Un péage pour accéder au centre-ville de Toulouse ? Le fameux serpent de mer vient de ressurgir, dans la nuit de lundi à mardi au Sénat, au gré d’un amendement au projet de loi du Grenelle de l’Environnement II permettant l’expérimentation des péages urbains pendant trois ans dans les agglomérations de plus de 300 000 habitants dotées d’un plan de déplacements urbains. Autrement dit à Paris, Lyon, Marseille, Nice et Toulouse. L’idée ? Frapper les automobilistes au portefeuille en vue de réduire de 15 à 20 % leur circulation dans le centre des villes asphyxiés par leurs gaz d’échappement et saoulés du bruit de leurs moteurs et klaxons.
Combien paierait l’automobiliste ? Le Sénat prévoit une taxation assez large, entre 2 et 10 € par jour et par véhicule.
Un péage urbain à l’entrée de Toulouse verra-t-il le jour ? C’est donc aujourd’hui possible. Mais pas forcément souhaitable. Ni souhaité. En septembre 2008, en un temps où le cadre légal n’autorisait même pas ce genre de projets, Pierre Cohen n’y était pas allé par quatre autoroutes pour dire le mal qu’il en pensait : « Ce serait l’échec d’une politique de transports intelligente. Le péage urbain augmente la discrimination à l’accès à la ville. Nous n’y sommes pas favorables. »
Un an plus tard, amendement ou pas, le point de vue de son adjoint aux transports n’a pas varié. Bernard Marquié se dit « farouchement contre » (lire par ailleurs). Plus nuancé, Philippe Goirand, élu vert du conseil municipal n’en écarte pas l’intérêt mais estime quant à lui nécessaire de se méfier de ce genre de « fausses bonnes idées » (lire par ailleurs).
Quoi qu’il en soit, à Toulouse où l’on se souvient d’une fronde si entêtée des usagers de l’A64 qu’elle fit capoter le péage de Roques-sur-Garonne, l’idée d’un accès payant au centre-ville avait en tout cas trouvé en Philippe Douste-Blazy un fervent apôtre. En 2006, celui-ci prédisait, sur la base de l’expérience de Stockholm qui a connu une chute de la circulation au centre-ville de près de 25 % (1) : « Vous verrez qu’on y viendra. » Pas de sitôt, semble-t-il.
(1) À noter toutefois si 53,1 % des électeurs de Stockholm ont approuvé le péage par référendum six mois après le début de l’expérimentation, 60 % des électeurs des 14 communes de banlieue l’ont rejeté.
J.L.D.C.
Bernard Marquié (PCF)
« Farouchement contre », l’adjoint aux transports estime qu’« entre le prix de l’essence, la taxe carbone… ça suffit de faire payer les gens qui n’ont pas d’autre choix que de venir en ville en voiture. La problématique n’est pas la circulation au centre-ville mais sur le périphérique. C’est pourquoi notre objectif est de faire monter en puissance des transports en commun capables d’aller chercher les gens chez eux. »
Philippe Goirand (Verts)
Pour l’élu vert « le principe est intéressant mais pas forcément facile à mettre en œuvre. Méfions-nous des fausses bonnes idées », juge-t-il en ajoutant que « l’inéluctable piétonnisation du centre-ville » condamnerait de fait un péage urbain. Sans l’écarter définitivement, une telle solution revêt selon lui moins d’efficacité à chasser les automobiles du centre-ville qu’une hausse des tarifs de stationnement. Voire de la fermeture partielle du parking du Capitole, « véritable aberration génératrice d’embouteillages ».
L’écoquartier de la Cartoucherie n’aura-t-il d’écolo que le nom ?
Antoine Maurice écrit à Jean-Luc Moudenc
"Coup de chaud sur le ticket"
Destination Métropole : "Le vélo, un bon plan"
Conseil municipal
Unité nationale ? Pour faire quoi ? Pour aller où ?8 janvier 2015, par Régis Godec
D’abord vient la stupeur, le choc de voir cette nouvelle incroyable sur les fils d’infos, 12 morts à la rédaction de (...) Lire la suite
Une transition énergétique territoriale frileuse…24 juin 2014, par Antoine Maurice
Des objectifs ambitieux, quelques mesures structurantes, mais beaucoup d’interrogations sur le rôle des collectivités (...) Lire la suite