Le conseil municipal de Toulouse a rendu un long hommage aux sept victimes de Toulouse et de Montauban. La séance a été interrompue à midi pour rejoindre les 5 000 personnes qui étaient rassemblées place du Capitole.
« Une douleur qui ne sera jamais oubliée, comme si nous étions nous-même attaqués dans notre chair. » Au Capitole, le maire de Toulouse, Pierre Cohen, est solennel. Délaissant le discours rédigé pour la circonstance, il s’adresse avec émotion aux élus toulousains dans une salle du conseil silencieuse. Quatre jours après la tuerie d’Ozar Hatorah, les élus de la ville de Toulouse ont appelé à l’union sacrée face à la haine, hier matin, au cours d’une séance du conseil municipal particulièrement grave. S’il parvient à mettre des mots sur « l’indicible », comme le dira plus tard le conseiller municipal d’opposition Jean-Luc Forget, Pierre Cohen se refuse à donner un nom à l’assassin, l’innommable. Pour lui, il est le « criminel » et il a vécu sa « neutralisation » comme un soulagement. La journée de jeudi fut « longue », un « presque hors du commun » selon le maire « avec une issue souhaitée par le criminel ». « Je ne ferai aucun commentaire sur sa mort, poursuit Pierre Cohen. Les forces de l’ordre et le Raid ont été exemplaires. Je ne prendrai pas part à la polémique. » Martelant que « Toulouse n’était pas liée à quelle que plateforme (terroriste) que ce soit », il a appelé à ne faire aucun amalgame, plaidant pour que « la laïcité puisse être la règle ». Il s’est par ailleurs inquiété que l’image de la ville ne soit pour longtemps écornée après deux semaines de folie meurtrière et fanatique. « L’attention du monde entier s’est tournée vers Toulouse. Mais ce n’est pas la Toulouse que nous connaissons, que nous aimons, la vraie Toulouse. Cette ville chaleureuse et tolérante qui s’est enrichie des migrations. Nous ne laisserons pas la haine, la lâcheté, l’indifférence et le renoncement prendre le pas sur les valeurs qui sont les nôtres. »
Tour à tour, les présidents des groupes politiques ont pris la parole. « Nous avons su transcender nos différences » considère, au nom du groupe d’opposition Toulouse Métropole, Marie Déqué, saluant « l’attitude républicaine » de Pierre Cohen. Jean-Luc Moudenc, pour le groupe d’opposition Toulouse pour tous, est plus virulent : « Quand on veut combattre un mal il faut d’abord le nommer : l’islamisme (le mot provoque un malaise dans la salle, N.D.L.R.), le racisme, l’antisémitisme et le racisme anti-occidental ». Régis Godec (Europe Ecologie-Les Verts) « invite tout le monde à une grande prudence dans ses interprétations » tandis que Pierre Lacaze (groupe Communiste, citoyen et républicain) dit refuser « toute instrumentalisation dans la campagne électorale ».
« Qu’il y ait dans nos têtes le nom des sept victimes et non celui de l’assassin » conclut au nom du groupe des Non-inscrits Jean-Luc Forget. Puis, la gorge serrée : « Notre silence parle peut-être le mieux ». Les élus observent une minute de silence. A midi, ils rejoindront les 5 000 Toulousains rassemblés place du Capitole. Rien ne sera dit, sauf l’essentiel : le nom des sept victimes.
Sébastien Marti
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