Janvier 2010 : Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, éjectait Stéphane Coppey de la présidence de Tisséo. Dans la foulée, pour ne pas mettre davantage de mou dans la corde à nœuds au sein du PS avant les régionales de mars, et ne pas souffler sur les braises de la question du prolongement de la ligne B du métro jusqu’à Labège, Pierre Cohen et ses anciens « amis » du Sicoval, la Communauté d’agglomération du sud-est toulousain, signaient une trêve de six mois pour affiner des études, déjà existantes, sur la question. Dans le même tem ps, en gage de bonne volonté, Christian Lavigne, le représentant du Sicoval au sein de Tisséo, ôtait son blocus à la ligne de tramway Envol, qui doit desservir l’aéroport Toulouse-Blagnac à l’horizon 2014.
Six mois après, malgré les bonnes intentions et l’effet dilatoire censé calmer les ardeurs, rien n’a avancé. La seule réunion « politique », qui s’est tenue le 9 juillet dernier en présence du Conseil général, de la Communauté d’agglomération du Muretain et des trois structures membres de Tisséo (le Grand Toulouse, ie Sicoval et le Syndicat intercommunal des transports publics de la région toulousaine), n’a pas fait avancer le Plan de déplacements urbains (PDU), au point mort depuis deux ans. « Chacun a pu donner son avis. Mais il ne faut pas oublier que certaines collectivités, comme le Conseil général, sont dans une situation critique. Or, le PDU, de l’ordre de trois milliards d’euros, dépasse nos moyens actuels », avance Pierre Cohen.
L’option du bus se dessine à Labège
Résultat, dans le contexte d’une querelle politique qui n’a pas cessé ces six derniers mois, les projets de transport risquent de subir une sérieuse baisse de voilure. Pour Labège, le métro s’éloigne inexorablement, et même le tramway, défendu jusque-là par le Grand Toulouse, est une option qui bat de l’aile. De fait, comme l’a rappelé le maire de Toulouse lors d’un récent conseil de secteur, il est sérieusement envisagé un service de Bus à haut niveau de service (BHNS) dans ce secteur, ce qui mettrait dos à dos tous les acteurs. « Je n’imagine pas un instant que le métro ou le tramway ne soient pas inscrits dans le PDU, réplique François-Régis Valette, le président du Sicoval. Les études montrent que le projet métro serait bénéficiaire et transporterait 60 à 70% de passagers supplémentaires par rapport au tram. Quant aux nouvelles études, elles sont insuffisantes. Pierre Izard (le président du Conseil général de Haute-Garonne, ndlr) leur a donné une note de 12 ou 13 et a dit en séance qu’il fallait arriver à 77 ou 18 ».
Toujours au chapitre tramway, si la ligne Garonne, le prolongement (3,8 km) de la ligne E entre les Arènes et le Grand Rond, définitivement approuvée en conseil syndical lundi dernier, et la ligne Envol sont sur les rails, les études du projet « PTCG » (Plaisance-du-Touch-Tournefeuille, Canal, Garonne) se consacrent sur l’éventualité d’un réseau de bus, après avoir évoqué le tram dans la première version du PDU de 2009. « Cette option pourrait mettre ce réseau en service d’ici huit ans, contre dix à quinze ans pour du tramway », précise Pierre Cohen. En revanche, le téléphérique qui relierait l’université de Paul-Sabatier au Cancéropôle - « une idée totalement fantaisiste de 90 millions d’euros qui transporterait seulement 3 000 passagers/jour ! » - peste le président du Sicoval, reste dans l’escarcelle du président de Tisséo et du Grand Toulouse.
Conséquence de ce flou artistique : le vote du PDU est reporté à octobre, voire novembre. Là, aucun nouveau retard ne sera toléré. La trêve est bel et bien terminée...
Conseiller communautaire au Grand Toulouse, l’ancien
président de Tisséo, Stéphane Coppey, garde un oeil plus
qu’avisé sur la politique des transports menée par celui
qui l’a élégamment éjecté de son siège, en début d’année.
« Les six derniers mois, Pierre Cohen a essayé de gagner
du temps mais rien n’a avancé. D’autant qu’il met peu les
pieds à Tisséo... Sur la desserte du Sud-est toulousain et de
Labège, le meilleur projet, c’est le
métro. Les études le prouvent, avec
une fréquentation estimée à plus
de 35 000 voyageurs/jour. On se
moque du monde ».
La sérieuse éventualité d’un
réseau de bus propre, qui sifflerait
la fin de la partie entre partisans
du métro et du tramway, n’a pas
de sens pour l’élu vert. « A Nantes,
par exemple, ils ont mis des bus
en service sur un cas de figure
similaire, avec Bus Way. Au bout de
deux ans, le réseau tire la langue
et n’est plus adapté au trafic ».
Stéphane Coppey peste contre ces projets retardés ou au
point mort à cause des guerres politiques. « Le Boulevard
urbain nord (BUN, qui doit relier Bruguières au métro Borderouge, ndlr), prévu pour 2012, ne devrait pas voir le jour
avant 2014. La ligne de tramway PTCG (Plaisance, Tournefeuille, Canal, Garonne), on n’en parle quasiment plus.
Le PDU est planté, on ne veut plus dépenser d’argent, on ne
veut plus rien faire. Sans compter qu’un projet de délibération prévoit une réduction du Transport à la demande
(TAD) à l’est, au sud et à l’ouest. Bref, l’offre extérieure
au territoire toulousain est réduite. Normal, le maire de
Toulouse n’a pas envie de projets qui ne lui rapportent pas
une voix en 2014... »
ANTHONY ASSÉMAT
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