La plage, les cocotiers, le sable gris des pierres volcaniques, les mancenilliers, les colibris, l’eau à trente degrés, le roulis des vagues, la mer douce et salée, le soleil brûlant, l’ile aux fleurs … Moi qui n’avais pas quitté Midi Pyrénées depuis des années pour des vacances, j’ai répondu favorablement à l’invitation d’une mienne cousine qui vit depuis 6 ans en Martinique. L’autre France, celle qui fait rêver…
Et puis …et puis… au gré des chemins parcourus, on voit d’abord les épaves : celles des voitures, celle des batteries de voitures, et puis on voit des décharges à ciel ouvert surplombant des rivières, où tournoient les aigrettes garzettes. Et puis on interroge le paysage : des maisons partout, dans la montagne qu’on nomme « les mornes », ce mitage composé de maisons de bois ou de béton, qui ont parfois l’eau courante, parfois non, mais toujours des bidons pour la récupération des eaux de pluie. Des maisons ou des cases avec production d’électricité autonome grâce à des panneaux solaires et des batteries. Des maisons construites sans permis de construire, ou bien jamais finies, qui ne payent pas le bâti foncier. Autour des maisons, des résidus de feux où l’on voit les restes, calcinés ou non, des ordures ménagères. Et plus loin quelques bennes collectives à ordures, toujours pleines, débordant…
On aimerait que la possibilité de toilettes sèches se propage dans l’île, cela résoudrait des problèmes constants pour le moment.
J’y étais pour Carême. Cette fête religieuse passe assez inaperçue en Métropole, mais semble avoir une grande importance dans l’île puisque qu’elle fait coïncider la fête religieuse avec un ralentissement de la saison humide : c’est une forme de saison sèche, qui cette année a pris tellement d’ampleur que j’ai pu voir des arbres sécher sur pied. Nombre d’habitants se sont laissés piéger par le manque d’eau dans leur réserve.
Les Martiniquais n’avaient pas vu cette sécheresse depuis de nombreuses années. Dans les imaginaires, Carême va de février à mai, et dans la pratique c’est le mois de février qui n’avait pas une goutte d’eau. J’ignore s’il a plu depuis…
Il y a eu Dean, le cyclone en août 2007, qui avait beaucoup détruit.
Aujourd’hui on sait que le courant dit Gulf stream se déplace et entraîne un changement climatique.
Alors voilà les questions que j’aurai posées si j’avais pu rencontrer des élus, autant municipaux que cantonaux ou régionaux. Car la responsabilité semble bien partagée :
Que font les élus face au mitage ?
Que font les élus face à ces urbanisations sauvages ?
Que font les élus face à la gestion des déchets ?
Que font les élus face aux questions d’assainissement ?
Que font les élus face à la pollution de l’eau des rivières ?
Que font les élus face à l’absence de transports en commun ?
Et pourquoi face à tant de questions n’y a-t-il pas de parti Vert Martiniquais ?
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