Avant tout, je précise que je suis un parfait profane qui souhaite avant tout partager ses questionnements.
Les nanotechnologies recouvrent bien des sujets dès lors que nous nous situons dans l’infiniment petit (santé, génétique, informatique, énergie...). Je partage la crainte d’une dissémination ou multiplication non maîtrisée de nano-organismes dans la nature, contre lesquels le vivant ne pourrait pas se défendre. Mais les nanotechnologies peuvent être utiles. Par exemple, les écrans à leds, qui se généralisent et consomment beaucoup moins d’énergie, en sont issus.
L’un des aspects les plus controversés touche à la manipulation du vivant. On espère l’allongement de la vie. Personnellement, si on me propose 50 années de plus, je signe tout de suite. La question posée, c’est celle de l’"amélioration" de l’humain, en remplaçant les organes fatigués, en le rendant plus résistant. Est-il dans la nature de l’homme de vouloir s’améliorer. L’histoire nous répond que oui. Est-il recevable que cette amélioration concerne la nature profonde de l’homme, ses gènes ? Depuis le début de la vie sur terre, le vivant a évolué par mutations, pour arriver au niveau de complexité de l’humain. Les facteurs étaient le hasard, la sanction de l’adaptation (ou non) à un milieu et le temps (qui pouvait être très long).
L’homme veut que sa volonté soit le seul facteur de son évolution. Il est pressé. A-t-il raison ou tort ? Seul l’avenir le dira, puisqu’en matière de recherche fondamentale, il est impossible d’en anticiper toutes les applications. Peut-être a-t-il raison, compte tenu du changement rapide de notre environnement...
Une fois encore, l’écologie est confrontée au progrès technique. Il ne s’agit évidemment pas d’être contre, mais de rappeler que l’évolution humaine ne peut pas se limiter à ce progrès là. C’est d’autant plus nécessaire que désormais, tout nouveau "bon en avant" peut avoir des conséquences planétaires très rapidement. Les futurs historiens (souhaitons qu’ils existent) feront probablement un lien direct entre l’invention du moteur à explosion et le réchauffement climatique. Ils relieront aussi, je pense, la dissémination dans la nature de produits chimiques de synthèse, de déchets de toutes sortes radioactifs ou non, à la généralisation des cancers - qui deviendront pour la plupart, espérons-le, des maladies chroniques non mortelles -.
A propos des nanotechnologies, la question est la suivante : avons-nous encore droit à l’erreur ?
Je crains que le débat pour/contre soit déjà dépassé et je ne vois pas comment nous allons pouvoir échapper à l’infiniment petit. A moins que la bulle ne se dégonfle d’elle-même, si suffisamment de résultats concrets et commercialisables ne sons pas au rendez-vous dans les prochaines années, compte tenu des investissements consentis par les collectivités et les grandes firmes.
Mais nous devons défendre la création d’autorités indépendantes pour encadrer la recherche et l’utilisation des nanotechnologies. Elles seraient chargées, entre autre, de vérifier l’innocuité des nouveaux matériaux, procédés, organismes... En plus du niveau national, le niveau européen me semble indispensable pour une régulation efficace. Les nano-organismes n’auront que faire des frontières... Les questions philosophiques posées ne pourront cependant pas être confinées à des débats entre "sages". C’est aussi aux partis politiques de porter la controverse, et en particulier aux Verts de le faire.
Mais, je le répète, la question fondamentale, qui concerne notre survie, est : avons-nous encore droit à l’erreur ?
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