Hier, je suis allé rencontrer les salariés et le chef de la société de démolition GERLERO, à Saint Alban.
Les informations données par la préfecture de Haute-Garonne aujourd’hui recoupent les témoignages que j’ai recueillis auprès des salariés :
Gerlero stocke sur son site des quantités importantes d’amiante et d’autres matériaux toxiques, dans des conditions contraires à la réglementation et à proximité de nombreuses habitations. Les salariés font également état de l’enfouissement d’une partie de ces déchets dans le sol, avec un risque élevé de pollution de la nappe phréatique.
Les salariés avaient beaucoup de choses à me dire sur leurs conditions de travail, très difficiles, sur les mauvais rapports avec la direction, et sur les pratiques de l’entreprise : pratiques souvent en dehors de la légalité, aussi bien pour le droit du travail que de l’environnement.
Pour l’environnement, j’ai noté : manipulation de l’amiante à la main, sans aucune protection, enfouissement de camions entiers d’amiante sur trois sites au moins, enfouissement de transfo au pyralène, stockage à l’air libre d’amiante dans de mauvaises conditions, stockage de bois plombé, incinération sauvage de bois plombé…
Si tout cela se confirmait, nous avons affaire à un scandale environnemental et social important.
L’ensemble des informations communiquées par la Préfecture confirme des infractions caractérisées au droit du travail, à la législation des installations classées et au code de l’environnement.
S’agissant d’un dépôt qui présente « un danger grave et imminent », je m’étonne donc de l’inertie de l’ensemble des services concernés par le contrôle de ce type d’activités, tant dans les mesures d’inspection que dans le suivi des mises en demeure :
Pourquoi a-t-il fallu attendre février dernier pour une première inspection du ministère du Travail, alors que le site entrepose ces déchets depuis des années ?
Pourquoi a-t-il fallu attendre le 10 mai pour une mise en demeure préfectorale, alors que l’inspection des installations classées a visité le site le 15 mars ?
Mise en demeure restée sans effet depuis, comme le montre l’exercice du droit de retrait par les salariés le jeudi 26 mai et la publicité donnée à cette pollution, qui décide la préfecture à communiquer enfin…
Compte tenu de ces éléments, je souhaite que le Préfet prononce la fermeture de cette entreprise à titre conservatoire, et lance une enquête pour faire la lumière sur l’ensemble de la chaîne de responsabilités dans le contrôle et le suivi de cette affaire, et plus généralement de ce secteur d’activité.
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