Les zones de développement de l’éolien (ZDE)15 mars 2012, par Jean-Charles Valadier

En tant que membre de la commission des sites Haute Garonne, j’ai voté ce lundi 12 mars 2012 un avis positif au Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE)Les SRCAE ont été créés par les lois Grenelle de l’environnement pour définir des recommandations au niveau régional, afin de lutter contre le réchauffement climatique et de réguler l’utilisation de l’énergie.

Conformément à nos analyses nationales, j’ai souligné le désengagement de l’Etat qui fait que ce ne sont que de simples recommandations que nous avons voté, et non des engagements fermes. Il s’agit pourtant d’une urgence régionale, au vu du diagnostic qui nous a été présenté : dégradation continue de la qualité de l’air le long des axes routiers régionaux et dans les grandes villes.

Le seul engagement ferme de ce schéma concerne les zones de développement de l’éolien (ZDE) pour lesquelles il y aura obligation d’achat de l’électricité à un prix plus élevé que le prix du marché.

J’ai approuvé la définition des ces zones. Je suis convaincu de la nécessité de développer des sociétés plus conviviales de sobriété énergétique avec des productions locales d’énergie, sans parler des enjeux de sécurité, comme nous le rappelle le triste anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Et l’éolien est une des solutions pour engager une sortie du nucléaire sur les 2 décennies qui viennent .

Il faut donc développer toutes les alternatives au nucléaire, parmi lequelles figure l’éolien, mais pas avec des fermes éoliennes soumises au seules lois du marché, déconnectées de l’économie locale et des besoins de valorisation de nos paysages. Pour être maîtrisé ce développement passe donc par des agences publiques intercommunales de l’énergie, en charge de l’implantation de moyens de production énergétique lourds, telles les fermes d’éoliennes.

A charge de ces agences intercommunales de négocier et de minimiser l’impact visuel sur le paysage, et de maximiser le retour économique pour les territoires concernées. Elles doivent implanter les éoliennes dans les meilleurs sites avec le moins de nuisances, avec achat du terrain par l’intercommunalité, emprunt et investissement par l’intercommunalité, création d’emploi local, revente de l’électricité par l’intercommunalité.

A partir d’emprunts locaux garantis par les Régions et l’Etat (qui doit donc assumer son rôle), les fermes d’éoliennes doivent être construites avec un retour économique (emploi et finance) local. Il s’agit de développer les territoires périphériques et non point de les défigurer au profit des grandes villes, sachant qu’il s’agit pour beaucoup de zones de moyennes montagne, tel le massif central ou le piémont pyrénéen.

Ce développement implique donc en premier lieu des arbitrages politiques dans chaque intercommunalité concernée par un projet d’éoliennes, entre développement économique et évolution concertée du paysage.

Je ne crois pas trop aux fermes d’éoliennes au cœur des grandes villes, car il y a d’autres investissements qui s’y font : hôpitaux, déplacements, logement.... et il me semble plus équitable de favoriser ce développement dans les territoires plus excentrés, tout en tenant compte de la proximité de la production.