La Dépêche du Midi fait état depuis une semaine de l’émotion qui a saisi les toulousains à l’annonce de la liquidation judicaire de deux établissements prestigieux du Centre-Ville : Le Bibent (Place du Capitole), et La Frégate (Place Wilson). Personnellement je ne me laisserai pas aller à la compassion à l’égard des propriétaires de ces établissements, qui ont certainement commis quelques “erreurs” de gestion pour en arriver à cette situation de 4 Millions d’Euros de dettes que l’on nous dit à 80 % d’origine fiscale… Quelques oublis dans les déclarations, certainement…Le fils du restaurateur devra se contenter des 8 Millions de chiffre d’affaires qu’il lui reste par ailleurs. Pas de sanglot pour lui donc, mais une inquiétude pour les salariés et le devenir de ces lieux. Il serait en effet dommageable pour la Ville que des lieux de convivialité se transforment en guichets de banques ou en boutique de téléphonie sous l’effet de la spéculation. Il est urgent que la ville de Toulouse se dote des outils nécessaires pour l’organisation des commerces, plutôt que de laisser la “main invisible du marché” s’en charger…
La presse locale ne nous parle par contre jamais de la situation des commerces de proximité et des lieux de convivialité dans les quartiers hors centre-ville, et c’est regrettable. Aujourd’hui justement nous sommes allés avec Claude Touchefeu rendre visite à la régie de quartier Reynerie Services et à l’association Bas d’Immeubles qui ont ouvert depuis plusieurs mois un lieu d’échange et de convivialité au sein de l’immeuble d’Indy dans la rue de Kiev (Reynerie). Dans la “Barre à Palabres” ils proposent un nouvel espace de rencontres et d’activités pour tous, du mardi au samedi à horaires précis l’on peut venir discuter, jouer, lire le journal au “Café des Hommes”, une fois par semaine l’association anime des ateliers parents-enfants pour permettre aux parents d’échanger et aux enfants de jouer ensemble, mais aussi un café des enfants pour les 5-13 ans, et un rendez-vous “Regards de Parents” pour partager sur les difficultés d’être parents. Deux fois par mois, l’association propose également aux familles de venir préparer les repas ensemble, échanger les recettes, cuisiner avec les enfants et manger… Les locaux ont été décorés par un groupe d’une dizaine d’adolescents, ambiance sereine et chaleureuse, bref une bonne adresse pour la détente, un excellent travail de la part des acteurs locaux. Bravo tout particulièrement à Peggy et Olivier pour tout ce travail réalisé en partenariat avec la Mairie, la Préfecture et la CAF, la Dépêche du Midi devrait plus souvent venir ici maintenant que le Bibent et la Frégate sont fermés…
Avant de partir, nous visitons avec Claude Touchefeu le Michigan, le café restaurant situé au bord du Lac de la Reynerie et qui est maintenant fermé depuis plusieurs années… L’ancienne municipalité avait racheté les murs mais n’y avait pas finalisé de projet, derrière les rideaux de fer tirés depuis 5 ans le désordre est impressionnant, le temps n’a rien arrangé à l’affaire… Alors que l’on connaît tous l’enjeu qu’il y a à faire des places centrales de quartier des lieux de vie et de partage, la fermeture de ce lieu au bord du Lac de la Reynerie est un énorme gâchis. En reprenant le métro nous échangeons quelques mots, il nous en faut peu pour constater que nous sommes d’accord : il faudra travailler sur un projet capable de permettre à ce lieu de redevenir lui aussi un lieu de convivialité. C’est sans doute moins visible, mais à nos yeux aussi important que les cafés prestigieux du centre-ville.
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