Je lisais ce matin dans le célèbre quotidien régional, un article sur la filière automobile, car se déroule aujourd’hui même à la Préfecture de Toulouse, une réunion de présentation du plan pour Midi-Pyrénées, afin d’éviter la casse de 10 000 emplois.
Voilà une multiple crise symptomatique, qui appelle une analyse et une réponse... écologistes !
Tour à tour, les constructeurs automobiles hexagonaux ont annoncé des milliers de licenciements.
Cette crise économique frappant le monde de l’automobile est le fruit d’une incapacité de ses dirigeants à anticiper les contraintes environnementales et climatiques.
Par mimétisme industriel, chaque constructeur automobile s’est cru obligé de copier les dérives de ses concurrents. Les constructeurs français qui disposaient pourtant d’un positionnement commercial avantageux dans le domaine des véhicules légers, n’ont pas fait exception à la règle, en succombant docilement aux sirènes du "plus lourd, plus gros, plus polluant".
Peu empressés d’appliquer dans le secteur des transports routiers une stratégie cohérente avec les objectifs européens de réduction des émissions de dioxyde de carbone, les responsables politiques ont tenté, en 2008, d’accoucher d’une règlementation ad hoc pour les véhicules particuliers, un outil nécessaire, mais insuffisant pour adapter ce marché rétif à la sobriété énergétique.
Sous présidence française, l’Europe a rapidement capitulé devant les exigences du lobby et torpillé un règlement reformaté pour assurer la survie des grosses berlines et des 4x4 !
La crise du secteur automobile ne se résoudra pas en injectant de l’argent public sans édicter la moindre condition en matière climatique et énergétique. La réponse n’est pas non plus uniquement technologique. Les filtres à particules, le moteur électrique ne demeurent jamais que des instruments de transfret de pollution et de responsabilité et ne peuvent nous affranchir d’une réflexion plus large.
Pour les constructeurs, le vrai défi serait de redéfinir complètement leur modèle commercial et culturel : à la vente de véhicules particuliers et privatifs, ils doivent substituer une offre de mobilité plus flexible, plus conviviale, et plus sobre.
Pour les politiques, la tâche est immense. Cette crise interroge profondément notre façon d’appréhender la mobilité, questionnant nos politiques de transport, d’infrastructure, d’urbanisme, de logement et d’aménagement du territoire.
Cette crise systémique peut être une chance si nous savons nous abstraire de la pensée unique productiviste.
A contrario, l’incohérence de la stratégie écologique défendue par le gouvernement en matière de transport ne peut que proroger une politique qui nous a conduits et nous conduira encore et toujours à des crises écologiques, sociales et économiques.
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