À l’heure des loyers chers et
des factures énergétiques qui
grimpent allègrement, les projets d’habitat alternatif deviennent de plus en plus séduisants.
Certains choisissent de vivre en
yourte. D’autres réfléchissent à
bâtir un projet d’habitat groupé.
L’habitat groupé, c’est quoi ?
C’est se mettre à plusieurs pour
concevoir et financer son logement. Le groupe des futurs habitants devient maître d’ouvrage et
mène son projet de A à Z.
Depuis une trentaine d’années, Ramonville accueille un lotissement de ce type avec le hameau de Mange-Pommes dans lequel vivent une quinzaine d’habitants. Au sein de cet espace écolo avant l’heure, les habitants logent dans desmaisonsen bois avec des jardins privatifs dans le respect de certaines normes d’éco-habitat. Mais en plus de ça, les différents foyers partagent des espaces de vie commune. C’est le principe de l’habitat groupé : mutualiser certains équipements afin de réaliser des économies de fonctionnement et créer des solidarités.
Derrière les précurseurs de Mange-Pommes, c’est tout un mouvement qui est en train de frémir sur Toulouse. « À Toulouse, on sent qu’il y a un vrai engagement avec beaucoup de monde aux réunions et une grande diversité socio-économique chez les personnes intéressées. C’est un vrai mouvement d’ensemble qui porte un regard alternatif », assure Agnès Souville, membre d’Alter-Habitat 31, une association qui vient de se créer en mars pour fédérer les acteurs de l’habitat groupé dans la région toulousaine. En tout et pour tout, ce sont plusieurs dizaines de logements qui font l’objet d’une réflexion ou d’un projet bien défini sur l’agglomération. Il y a les projets portés par la municipalité dans le cadre des écoquartiers (lire interview de Régis Godec) de la Cartoucherie et de La Salade. Un autre projet, celui d’Habitat groupé du Canal, est finalisé. « Il concerne quatre couples, soit 17 personnes, indique Stefan Singer, le gérant de Toits de Choix, qui accompagne le projet. Ils sont dans la phase du dépôt de permis de construire et devraient commencer à construire en 2012. C’est un projet de taille modeste puisque la taille moyenne des projets que nous suivons dans le sud se situe entre 15 et 20 logements ».
La coopérative d’habitat aussi
15 à 20 % moins cher qu’un bâtiment classique construit par les promoteurs, l’habitat participatif pourrait donc essaimer au même titre que la coopérative d’habitants. En ce dernier domaine, c’est l’association La Jeune Pousse qui fait référence en Haute-Garonne. Avec pour objectif la mixité sociale, générationnelle et la convivialité, la structure, créée en janvier 2008, travaille au lancement de projets dans le centre- ville de Toulouse. « Notre principale difficulté consiste à trouver du foncier disponible », explique Chloé Navarro, membre de l’association.
En dépit du manque de terrain disponible, Toulouse a l’envie et le potentiel pour développer ce genre de projets dans les années qui viennent.
« L’habitat participatif (ou groupé), c’est une troisième voie qui s’ouvre à nous. Cependant, c’est une forme d’habitat qu’il ne faut pas imposer ». Régis Godec, l’adjoint de Pierre Cohen en charge des écoquartiers, accompagne avec intérêt les projets qui émergent sur la Ville rose. Et à la mairie de Toulouse, les élus ont décidé de soutenir une politique active en ce sens. Le PLH (Programme local de l’habitat) prévoit de soutenir l’habitat participatif en aidant l’émergence des projets. « Il n’y a pas d’objectifs chiffrés », indique Régis Godec, mais la réflexion est d’ores et déjà engagée sur les deux sites que sont les futurs éco-quartiers de La Salade et de la Cartoucherie. « À chaque fois, on pourrait envisager que 10 % des logements prévus soient de l’habitat participatif », suggère celui qui est aussi membre d’Europe-Écologie. Ce qui reviendrait à générer 40 logements de ce type à La Salade et environ 300 à la Cartoucherie. Un chiffre ambitieux mais faisable à condition de trouver les personnes intéressées et capables de participer à la vie d’une collectivité.
C’est tout le travail qui va être mené ces prochains mois avec la mise en place de comités citoyens afin de travailler sur les projets et dans le meilleur des cas pour trouver les futurs habitants. Ces comités concerneront La Salade dès l’automne 2011 et la Cartoucherie en 2012. Ces projets menés à terme feront ensuite office de vitrine pour encourager le développement de cet habitat. « L’idée, c’est de trouver des terrains adaptés à ce type d’habitat partagé avec des îlots dont les immeubles ne dépasseraient pas cinq étages. A Strasbourg, la mairie a repéré une dizaine de terrains de la sorte et plutôt que les remettre à des bailleurs sociaux, a fait un appel à projet. C’est une méthode que l’on pourrait utiliser pour Toulouse », pense Régis Godec.
David Saint-Sernin
L’écoquartier de la Cartoucherie n’aura-t-il d’écolo que le nom ?
Antoine Maurice écrit à Jean-Luc Moudenc
"Coup de chaud sur le ticket"
Destination Métropole : "Le vélo, un bon plan"
Conseil municipal
Unité nationale ? Pour faire quoi ? Pour aller où ?8 janvier 2015, par Régis Godec
D’abord vient la stupeur, le choc de voir cette nouvelle incroyable sur les fils d’infos, 12 morts à la rédaction de (...) Lire la suite
Une transition énergétique territoriale frileuse…24 juin 2014, par Antoine Maurice
Des objectifs ambitieux, quelques mesures structurantes, mais beaucoup d’interrogations sur le rôle des collectivités (...) Lire la suite