Lors de son dernier conseil, le 29 mars, la Communauté urbaine Toulouse Métropole a voté et adopté le Plan Climat Énergie (PCE) territorial, un plan de 130 actions qui doivent s’étaler jusqu’en 2020. Objectif : réduire notre impact sur l’environnement. Décryptage.
Le constat
Avec ses 700 000 habitants répartis sur 37 communes (et près de 10 000 de plus chaque année), de forts étalements urbains et une attractivité économique, le territoire du Grand Toulouse dispose d’un bilan carbone plus que passable. D’après une étude réalisée sur 2006- 2007, ce sont 3.44 millions de tonnes équivalent C02 de gaz à effet de serre (GES) qui sont émises chaque année. Cela représente 12 milliards de kms parcourus par une voiture, soit 30 000 fois le tour de la planète ! La moitié est directement générée par les ménages, via l’habitat, le transport, les déchets et les eaux usées. Le reste provient des activités économiques. La consommation en énergie est, quant à elle, de 1,4 million de tonnes équivalent pétrole par an, dont près de 70 % reposent sur des énergies fossiles ... En parallèle, la production de chaleur et d’électricité renouvelables représentent seulement 1% et 4 % de la consommation finale.
Les perspectives du Plan Climat
L’idée est de reprendre les enjeux du "Paquet Climat Énergie" européen et sa fameuse formule du « 3 x 20 ». Entre 2005 et 2020, sur son territoire, le Grand Toulouse compte ainsi réduire de 20 % les émissions de gaz à effet de serre, améliorer de 20 % l’efficacité énergétique, et augmenter de 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale (et doubler la production d’énergies renouvelables). Par ailleurs, il s’agira d’adapter le territoire, en réduisant les vulnérabilités des populations, des ressources et des activités économiques au changement climatique (ex : impacts sur la santé, augmentation de la sécheresse, explosion des coûts de transports, etc.). « Ce Plan Climat est ambitieux, il est un défi qui doit mobiliser tous les acteurs de la vie locale », soulignait Pierre Cohen, président de la Communauté urbaine et maire de Toulouse, lors de sa présentation lundi dernier.
Une métropole "sobre"
Les émissions les plus faciles à éliminer sont celles qu’on ne produit pas. Une évidence qui est pourtant souvent oubliée. Aujourd’hui, les consommations d’énergies représentent 92 % des émissions de gaz à effet de serre. La sobriété sera donc l’un des maîtres-mots de ce Plan Climat. Pour y parvenir, une Autorité Organisatrice de l’Énergie va être créée en 2012 afin de coordonner une stratégie, auprès des collectivités, de réduction des consommations d’énergies, d’optimisation de la production et de la distribution de ces énergies, de développement des énergies renouvelables et de conception d’opérations,moins gourmandes et basées sur des matériaux respectueux de l’environnement.
Plus de solidarité
Avec 13 % des ménages de la région en situation de précarité énergétique (soit 164 000), et près de 200 000 de plus aux portes de cette précarité, le volet social du Plan Climat est essentiel. Parmi les objectifs du Grand Toulouse, on compte notamment la création de 2100 logements sociaux durables par an - avec une livraison en 2013 du 1er logement social à énergie positive au Mirail- mais aussi la réhabilitation de 2000 logements sociaux par an, l’accompagnement de 500 familles pour réaliser des économies d’énergies, la mise en place d’un itinéraire pédibus par groupe scolaire ou encore la poursuite du développement des jardins partagés.
Favoriser l’attractivité économique
Partant du principe que chacun doit agir à sa hauteur pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la 3ème notion importante de ce Plan Climat est d’inciter la création de filières non (ou peu) productrices de GES,via notamment les réseaux de l’économie sociale et solidaire. La mise en place de plans de déplacements d’entreprise, inter-entreprises et de marchandises est aussi encouragée. Des formations professionnelles sur les nouveaux matériaux devraient également voir le jour dans le bâtiment, et une charte de l’agriculture périurbaine, soutenant une agriculture de proximité, sera finalisée en 2012.
DELPHINE RUSSEIL
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