Les techniciens sont désormais - presque - d’accord sur les chiffres. Reste aux élus à arbitrer. Les communes et les « personnes publiques », la chambre de commerce et d’industrie par exemple, ont jusqu’au 28 octobre pour donner un avis sur le Plan de déplacements urbains (PDU), le schéma des infrastructures de transport à l’horizon 2020. Et le principal point d’achoppement reste le prolongement de la ligne B (PLB) vers Labège. Le Grand Toulouse veut un tramway. Le Sicoval, communauté de communes du Sud-Est toulousain, souhaite un métro.

Il a fallu des mois aux techniciens des deux bords, et de Tisséo, pour trouver un consensus établissant une comparaison entre les deux options (lire infographie). « Il n’y a pas photo. Les avantages du métro sont indiscutables, il ne faut pas continuer à creuser davantage l’écart d’équipements entre Toulouse et sa périphérie », argumente le président du Sicoval, qui a rendu lundi soir un avis négatif sur le PDU. François Régis- Valette estime par ailleurs qu’il faut ajouter « 60 à 70 millions d’euros » au coût « officiel » du tram si l’on veut qu’il arrive « quai à quai » avec le métro à Ramonville. « Sans ça, le trajet sera encore rallongé de cinq minutes », dit-il. « Je n’ai aucune étude sur le quai à quai, mais il est certain que le prix en serait beaucoup trop élevé pour un investissement de confort », explique Stéphane Coppey, président de Tisséo (Verts).

« Il faut absolument hiérarchiser les projets. Le Sicoval ne peut pas préempter l’intégralité de nos capacités d’investissement, alors que le Grand Toulouse est "actionnaire" à 98 % de Tisséo », martèle Joël Carreiras (PS), vice-président du Grand Toulouse chargé des Transports. Quitte à dépenser l’équivalent du coût du PLB en métro, l’élu propose une ligne de tram partant du pont des Demoiselles et desservant, grâce à deux fourches successives, à la fois Saint-Orens, Rangueil et Labège. Une option dont le Sicoval ne veut même pas entendre parler.

Hélène Ménal.