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  • 26 septembre 2013.
    POUR UN NOUVEAU DIALOGUE RURAL - URBAIN : VERS UNE NOUVELLE COOPERATION
    par Stéphane Linou, Conseiller général EELV de l’Aude, et Antoine Maurice, Vice Président EELV de la Communauté urbaine Toulouse Métropole.

    Par Stéphane LINOU, Conseiller général EELV de l’Aude et tête de liste aux municipales de Castelnaudary , et Antoine MAURICE, Vice Président EELV de la Communauté urbaine Toulouse Métropole Les politiques de développement des grandes agglomérations françaises ne sauraient se dispenser d’une réflexion plus large sur le devenir des villes et campagnes voisines.

    Tandis que se posent avec acuité la question de l’étalement urbain, et simultanément, celle du devenir des espaces environnants, l’organisation institutionnelle et politique française demeure cloisonnée et fondée sur la compétition entre les territoires.

    Or, les pratiques résidentielles et les mobilités quotidiennes redessinent les bassins de vie, et les nouveaux espaces de projet dépassent aujourd’hui largement les frontières administratives.

    Les logiques de concurrence entre territoires demeurent néfastes à l’efficacité de l’action politique et doivent céder la place à des logiques de coopération et de contractualisation, à des synergies et des partenariats inédits. Le dialogue urbain-rural devient alors une question essentielle dans un projet de changement de société.

    La difficulté est de penser le territoire dans toutes ses dimensions : dans sa dimension européenne, notamment pour les enjeux de transports transnationaux, d’économie mondialisée, de santé, d’enseignement, sans oublier pour autant le nécessaire zoom territorial pour les questions qui touchent notre quotidien.

    Dans le dialogue urbain-rural, le politique doit en permanence travailler avec une loupe ou des jumelles, entre rétrécissement de son champ et élargissement des possibles. Sans cette gymnastique, la métropole toulousaine ne prendra pas sa place dans le concert des métropoles européennes, place nécessaire pour que la vie quotidienne soit enrichie par ces ouvertures au monde.

    De même, notre ville ne doit pas se contenter d’engager un dialogue métropolitain mais construire des partenariats réels avec les agglomérations voisines, jusqu’à Castelnaudary, pour répondre aux enjeux écologiques, économiques et sociaux, en matière d’agriculture-alimentation, de production- consommation d’énergie, pour ne citer que ces deux défis là.

    Afin de ne pas reproduire le modèle de centralisme parisien, soyons vigilants à ne pas organiser le développement de notre métropole isolément des territoires, notamment ruraux, dans lesquels elle s’inscrit.

    Parlons de ce dialogue entre rural et urbain. Il est plus complexe qu’il n’y parait au premier abord, dans ses diverses combinaisons. Nous avons eu l’exode rural, puis l’exode urbain, avec ses conséquences : l’étalement urbain et la périurbanisation.

    Aujourd’hui, le risque est grand de voir le retour de l’exode rural, en raison de la fin du mythe de la vie à la campagne, des effets négatifs des lotissements qui cassent le désir de campagne en remplaçant l’empilement vertical (HLM) par un empilement horizontal, mais avec le même effet : la dépendance au pétrole, dont la montée du prix restera un phénomène inéluctable du fait de sa raréfaction.

    Cela est dû surtout au fait que les populations sont parties à la campagne, mais pas les activités (sauf les activités de loisirs et de services). L’économie rurale est une économie présentielle et non économique au sens propre du terme. Par exemple, les Lauragais sont des exilés pendulaires : tous les jours, ils font des kilomètres pour aller travailler, avec les conséquences connues en terme de coûts et d’effets sur l’environnement.

    La question centrale du dialogue urbain-rural est donc celle du desserrement économique : amener dans le rural de l’activité, mais non polluante (le risque étant que seules les industries polluantes s’éloignent de la ville).

    Il nous faut également trouver la bonne échelle intercommunale pour assurer les solidarités et le maintien des services publics, la mise en place d’un vrai maillage efficace en transports en commun, interconnecté et à la bonne échelle aussi. La question de l’échelle est donc centrale.

    Enfin, le rural doit retrouver sa place dans la ville. La question de l’agriculture nourricière est centrale car le rural a perdu son rôle de pourvoyeur de la ville. Il nous faut y travailler avec des débouchés privilégiés des produits alimentaires vers la ville.

    Ainsi, dans un souci de reterritorialisation et de planification de la production et de la consommation alimentaires, qui pourraient être inscrites et délinées dans les documents d’urbanismes, le Lauragais pourrait être le « jardin de Toulouse », remplissant le ventre de cette dernière contre les services qu’elle n’a pas.

    Nous avons longtemps cru que l’économie agricole était « mineure » ; au contraire, elle est nécessaire et doit être réhabilitée. A une aire logistique de produits alimentaires venus des quatre coins du monde avec des rotations perpétuelles de camions, préférons des terres agricoles locales préservées dans le but d’alimenter la ville.

    Pour finir, il nous faut poser les conditions d’une contractualisation entre les territoires. Pour cela, il faut être en position d’égalité, d’une manière ou d’une autre. Comment une communauté de communes de 20 000 habitants peut-elle envisager une discussion équilibrée avec un mastodonte de près de 800 000 habitants comme Toulouse Métropole ?

    Dans nos rapports réciproques, nous devons prendre la mesure de l’autre et nous mettre à une portée égale. Cela ne veut pas dire que le mimétisme doive être la règle, mais il doit exister des espaces de concertation et des outils d’appui technique qui permettent à tous de se sentir évoluer dans la même cour, celle de la "plaque métropolitaine".

    Toute tentative de contractualisation qui ne reposerait pas sur ces bases communes serait vouée à l’échec car considérée comme une reprise en main hégémonique de la ville-centre sur la campagne, techniquement moins solide faute de moyens pour développer ses propres équipes.

    L’écoquartier de la Cartoucherie n’aura-t-il d’écolo que le nom ?

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