Pour faire suite au billet que je vous ai proposé le mois dernier dans le cadre de ce "feuilleton", je vais évoquer le phénomène d’urbanisation des zones agricoles de nos banlieues, et la reconversion de ces espaces en habitat pour les habitants de l’agglomération.
Le fléau de l’étalement urbain et l’artificialisation des sols
En France, l’étalement urbain ne cesse de s’amplifier au détriment des espaces agricoles, forestiers et naturels périurbains, au risque de perturber les équilibres écologiques et territoriaux.
D’ailleurs, c’est la rupture d’une tendance de plus d’un siècle : en 2008, la forêt a cessé de gagner du terrain en France, après une progression continue pendant plus de cent cinquante ans. C’est l’urbanisation, ou "artificialisation des sols", qui absorbe les terres agricoles abandonnées. Ainsi ces 10 dernières années, c’est l’équivalent d’un département qui a été absorbé par cette artificialisation.
Pourquoi l’étalement urbain continue t-il ?
La cause essentielle de ce gaspillage d’espace, c’est que lorsqu’un terrain devient constructible, sa valeur est d’un coup multipliée. Le facteur serait de l’ordre de cinquante dans la région toulousaine ! Il est donc tentant pour les élus locaux d’urbaniser au moindre coût apparent et de générer au passage de nouvelles recettes fiscales.
Et même si le schéma de cohérence territoriale (SCOT) de l’agglomération toulousaine prend en compte l’obligation de préserver les terres agricoles, la réalité est toute autre dans l’espace périurbain toulousain. Par exemple, tout récemment, le grand toulouse vient de voter (contre l’avis des Verts) l’urbanisation des terres agricoles d’Aussone pour y construire un nouveau parc des expositions...
Pour une conception écologique de la ville
En tant que maire adjoint de Toulouse, j’ai participé aux rencontres avec les plus grands urbanistes, paysagistes et architectes de France, dans le cadre de la préparation de la Fabrique urbaine. Leur constat est presque unanime : face au réchauffement climatique et à la densification urbaine des agglomérations, tous les espaces suffisants non construits doivent impérativement être reconvertis, pour le développement d’une l’agriculture de proximité, ou bien en espaces de nature. En particulier les espaces les plus proches des zones habitées. La conservation et valorisation des territoires non bâtis est donc avant tout une question de volonté politique.
Il s’agit de promouvoir le renouvellement urbain dans les zones résidentielles et d’activité. C’est déjà le cas en Europe du Nord, et tous les urbanistes pensent que se sera le cas en France dans 10 ans. Et il faut se donner les moyens d’un projet agricole périurbain ambitieux. Cette agriculture de proximité périurbaine peut être organisée par les collectivités locales sous forme :
de maraichage professionnel le plus bio possible,
de jardins partagés
de jardins ouvriers
de jardins familiaux...
A ce titre il sera d’ailleurs intéressant de profiter de expérience de conversion à l’agriculture bio des terrains de la régie municipale de Candie (sous l’impulsion de ma collègue Verte Elisabeth Belaubre).
Pour un projet périurbain ambitieux
Pour répondre aux besoins de logement, les collectivités doivent lancer des grands concours d’urbanisme pour organiser le renouvellement urbain des espaces déjà bâtis :
projets d’urbanisme autour de boulevards urbains,
renouvellement urbain autour de coeur de ville ou de village.
La ville de Toulouse le fait pour assurer le renouvellement des quartiers populaires des Izards, d’Empalot, de bagatelle et du Mirail.
Il faut faire de même pour les zones pavillonnaires, qu’il faut renouveller dans la durée, le tout dans la concertation, et avec l’ambition d’y intégrer un urbanisme durable.
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