Le conseil municipal du 25 novembre a donné lieu au traditionnel débat d’orientations budgétaires (DOB), qui précède le vote du budget de notre collectivité (en décembre).
Je vous livre ci-dessous l’intervention que j’ai faite lors de ce débat, au nom des élu(e)s EELV.
L’exercice qui est le nôtre aujourd’hui consiste à se projeter dans l’avenir, alors que depuis des mois certains mots reviennent chaque jour en boucle : déficits publics, dettes publiques, dégradation de la note de la France par les agences de notation, austérité…
En un mot, la crise, la crise économique, la crise financière, avec ses impacts sociaux et environnementaux, encore et toujours la crise, jusqu’à la nausée.
Car d’autres chemins sont possibles que ceux de l’austérité et de la rigueur budgétaire, sans discernement, imposées par un gouvernement qui met en miettes les services publics et les solidarités.
D’autres chemins sont possibles que la prise de pouvoir par les marchés, qui au gré des oracles définis par les agences de notation, font et défont les gouvernements en Europe, en lieux et place des peuples.
Ces agences de notation tellement peu crédibles qu’elles n’ont pas même anticipé la crise des subprimes en 2007 2008, ou la faillite d’une si importante entreprise comme Enron.
D’autres chemins sont possibles que l’attente indéfinie d’une croissance incertaine.
Ce débat d’orientation budgétaire, il est l’occasion de proposer une alternative, tant sur les objectifs que nous poursuivons, que sur les moyens de les atteindre.
Il s’inscrit dans le contexte national, et notamment dans le cadre de la loi de finances.
C’est pourquoi, et je le dis à l’adresse de Monsieur Moudenc, qui a jugé opportun d’engager le débat dès hier dans la presse, il n’est pas inutile de mettre en lumière quelques chiffres, pour tordre le cou à la démagogie du discours du gouvernement et de votre famille politique.
L’année budgétaire 2010 s’est achevée sur un déficit historique de 150 Md€, déficit qui s’est creusé de 11 Md€ par rapport à celui 2009, alors que la loi de finances initiale prévoyait à l’inverse une amélioration du solde budgétaire de 22 Md€.
Parallèlement, l’encours de la dette de l’Etat (dette consolidée) a progressé de 81 Md€ pour atteindre 1.600 Md€ à la fin de l’exercice.
De 2000 à 2010, la dette a été multipliée par 2.
L’endettement de la France frôle actuellement les 1.700 Md’€, il augmenté de 500 Md’€ sous le seul mandat de Nicolas Sarkozy. Malgré tout, votre famille politique tente encore, ose encore, essayer de faire croire à nos concitoyens qu’elle serait la garante de la bonne gestion des finances publiques. Quel mensonge, alors que Nicolas Sarkozy est le président des niches fiscales, le président des déficits, le président de l’endettement !
Et vous voudriez vous délivrer une médaille de la rigueur budgétaire !
Nous devons nous projeter dans l’avenir, et donc débattre Développement Durable / Orientations Budgétaires.
Débattre sur les orientations budgétaires, ce n’est pas faire un simple examen de simulations technique (certes indispensables)..
Aujourd’hui nous devons décliner nos choix politiques dans un contexte extrêmement contraint (crise économique et financière / urgence écologique), et alors que le gouvernement se défausse de ses responsabilités sur les collectivités locales.
Dans ce contexte : quels scénarios sont possibles, quel scénarios voulons nous à l’échelle de notre territoire ?
Des scénarios qui répondent, à la fois :
aux enjeux sociaux,
aux enjeux économiques
et aux enjeux de préservation de notre environnement (lutte contre le changement climatique – préservation de la biodiversité).
Quoi que l’on pense des vertus de la croissance (de la croissance du PIB, et l’on pourrait débattre de sa définition, car cet indicateur roi des décideurs économiques est un indicateur de la consommation et non un indicateur du mieux vivre, sans même parler du bien vivre), elle ne reviendra pas de façon continue et durable car elle est fortement contrainte en amont par la raréfaction des ressources naturelles (minérales et fossiles) et en aval par la pollution de l’atmosphère, des terres, et des océans.
Notre projet (de société) intègre ces contraintes en se déclinant en 3 fondements indissociables :
Sobriété (réduire les gaspillages des ressources, réduire les pollutions)
Efficacité (optimiser l’utilisation des ressources)
Recours aux alternatives durables(développer les ressources renouvelables)
Cette grille de lecture peut être déclinée aussi bien à l’échelle de notre territoire, que plus globalement.
A Toulouse, nous avons déjà engagé un certain nombre d’actions, et pas des déclarations d’intentions : je peux citer la création d’écoquartiers aux fortes prescriptions environnementales et énergétiques, l’approvisionnement des cantines scolaires en produits bios et locaux qui réduisent le transport des marchandises, notre politique de gestion durable des espaces verts et de préservation de la biodiversité…mais la liste n’est pas exhaustive.
Et dans le cadre du Plan Climat sur Toulouse et le Grand Toulouse cela doit se traduire par :
La réduction à la source et recyclage des déchets
La rénovation énergétique des bâtiments
La préservation de la ressource en eau
Le développement des énergies renouvelables
Le développement des mobilités durables et des circuits courts
C’est bien en déployant ces types d’actions, des actions programmées, des actions budgétées, des actions évaluées, au niveau communal et intercommunal, que nous participerons à préparer le passage :
D’une société de croissance, sans croissance,
… à une société qui place l’homme et son environnement au cœur de ses choix politiques.
Nous voulons construire le budget de la transition écologique de notre territoire !
Pour notre groupe, cette transition implique des choix qui doivent être guidés par les critères d’utilité sociale et d’utilité environnementale. Et c’est ainsi que nous nous sommes toujours positionnés, même si nos analyses et nos choix n’emportent pas toujours l’adhésion de la majorité.
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