Je suis plusieurs fois intervenu sur la prise en compte de l’évolution climatique dans notre traitement de l’espace public. En tant qu’adjoint au maire en charge de l’espace public, je souhaite donner ici et dans un billet à venir quelques explications sur la prise en compte du développement durable, puis plus spécifiquement l’adaptation au changement climatique dans la politique des espaces publics que nous mettons en œuvre.
Une nouvelle conception des espaces publics : leur partage
Tout d’abord, il faut rappeler que les espaces publics sont des lieux de vie, d’usages quotidiens qui doivent répondre aux besoins de la population. Pendant longtemps à Toulouse, leur conception a été essentiellement dominée par les contraintes de fluidité de déplacements des voitures.
C’est pour remédier à ce déséquilibre que la nouvelle équipe municipale a souhaité intervenir sur la qualité de ces espaces de vie en favorisant le partage équilibré de l’espace public entre les automobilistes, les transports en commun, les piétons, et les cyclistes.
Des espaces publics plus accessibles, plus urbains, moins conflictuels...
Pour que l’espace public soit accessible à tous, il est nécessaire de faire des arbitrages en faveur de la modération de l’usage des véhicules privés, et de gérer les conflits potentiels d’usage entre piétons, cyclistes, transports en commun et autres véhicules ; et ce dès la conception des espaces. Il faut également veiller à l’accessibilité en utilisant la réglementation en faveur des personnes à mobilité réduites comme un levier en faveur de la qualité de l’espace public pour tous.
Une qualité qui passe par l’amélioration de l’urbanité : les espaces publics doivent être agréables et les usagers doivent avoir plaisir à s’y trouver, les parcourir, s’y arrêter. Reste que les répercussions d’un tel changement seront visibles dans 10, 15 ou 20 ans.
Des espaces publics plus durables...
Initialement le développement durable n’était pas l’axe majeur de notre action sur l’espace public, mais les « Grenelles de l’environnement » et les directives de l’Europe ont fait évoluer la donne, et surtout les mentalités, celles des citoyens mais aussi celles d’un grand nombre de politiques qui n’avaient pas pris la mesure de l’enjeu.
Ainsi, après plusieurs années de tergiversations, l’agglomération toulousaine s’engage enfin dans le transport en commun à travers un Plan de déplacements urbains (PDU) qui devrait donc être opérationnel en 2012 - alors que sa phase de révision a débuté en 2001. Il vise à développer le transport en commun, l’usage du vélo et les déplacements piétons.
Par ailleurs nos projets d’éco-quartiers se concrétisent avec une exigence de plus en plus forte de maîtrise de l’énergie, de récupération des eaux, de tri des déchets et d’optimisation du stationnement.
En terme d’aménagements, la priorité donnée au transport en commun a conforté la volonté d’aménager les espaces publics en récupérant l’espace pris par de la voiture particulière, ce qui se traduit dans les choix d’aménagement du tramway Garonne ou de la rue Alsace-Lorraine avec une priorité maximale aux espaces piétonniers. De manière plus profonde encore, le travail mené avec l’urbaniste catalan Joan Busquets va donner au centre de l’agglomération une perspective de mutation pour les dix prochaines années, en supprimant le transit automobile dans le centre et en proposant des espaces publics tournés vers tous les usagers, tout en valorisant l’usage économique du centre ville.
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