La mairie de Toulouse a récemment publié un Guide du jardinage écologique, dont j’ai eu le plaisir de signer l’Edito. Je vous le livre ici !
"Le jardinage existe depuis la sédentarisation de l’espèce humaine.
Contrairement aux écosystèmes rencontrés dans la nature, ce qui caractérise un jardin, c’est le déséquilibre que l’homme y maintient en permanence. Sans jardinier, pas de potager, pas de massifs de fleurs...
Le plus écologique des jardins restera toujours un espace artificiel, parce que le jardinier doit y intervenir un minimum pour favoriser ses cultures, sans nuire à la nature environnante.
C’est pour cela qu’en matière d’environnement, les jardiniers ont des responsabilités. Par exemple, en France, les jardiniers utilisent trois fois plus de pesticides à l’hectare que les agriculteurs. Jardiner, c’est aussi consommer de l’énergie, des ressources naturelles, ou des produits de synthèse.
Mais des solutions durables existent, et elles font l’objet de ce guide.
Le jardinier peut, en effet :
Limiter les espaces très modifiés, comme les surfaces de gazon, les massifs d’annuelles, les haies taillées, ou encore les surfaces imperméabilisées ;
Observer l’environnement, pour connaître les microclimats, les sols, les expositions, et ainsi adapter au mieux ses choix de cultures ;
Prévenir plutôt que guérir, en privilégiant les solutions qui limitent le développement et la propagation des maladies ;
Favoriser la biodiversité, car outre le plaisir naturaliste, ce principe concourt à la recherche des équilibres. A cet effet, le jardinier peut diversifier les cultures pour multiplier les habitats de la petite faune (prairies, arbustes, haies bocagères,...), et installer des refuges pour les animaux de jardins (oiseaux, chauves souris, hérissons, lézards, insectes, ..) ;
Adopter un comportement éco responsable, en réduisant les pollutions directes et indirectes, ainsi que les émissions de gaz à effet de serre, en gérant rationnellement l’eau et l’énergie, en recyclant les déchets ;
Réviser ses idéaux, en revisitant les notions de beau, d’utile, de mauvais, de nuisible, ... ;
Jardiner durablement n’est pas une utopie, plutôt une question de décision individuelle. Le plus difficile est de changer de vue, de ne plus voir le jardin comme un espace à inféoder à l’homme, mais davantage comme un espace naturel modifié, comme un espace au sein duquel plutôt que d’imposer, le jardinier peut composer, dialoguer. Et l’ambition de ce guide est justement de vous présenter d’autres méthodes pour jardiner écologique."
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