Doubler le périphérique en ajoutant un étage : l’idée peut sembler iconoclaste mais pour Alain Chatillon, maire de Revel et chef d’entreprise, elle mérite d’être étudiée pour faire face à l’engorgement comme c’était le cas hier matin encore.

Les habitants de l’agglomération ont été nombreux hier matin encore à galérer dans les bouchons du périphérique. Avec 100 000 véhicules qui l’empruntent chaque jour, la rocade, on le sait, risque à chaque instant la saturation. Et ça ne va pas s’arranger.

Et pourquoi pas ajouter un étage au périph ? L’idée vous paraît irréaliste ? « Elle mériterait d’être étudiée », souligne très sérieusement Alain Chatillon qui n’hésite pas à mettre ce projet sur la table. Le maire centriste de Revel et sénateur de la Haute-Garonne a toujours plaidé pour le développement économique et c’est le chef d’entreprise qui s’exprime, l’entrepreneur « qui a beaucoup voyagé » et qui considère l’agglo « un peu endormie ».

« Cette solution coûterait beaucoup moins cher que s’il fallait exproprier. Il faut regarder plus loin et il vaut mieux avoir dix ans d’avance que quinze de retard », juge Alain Chatillon qui estime aussi que la future gare TGV serait plus accessible à Labège qu’à Matabiau.

Du côté de la majorité socialiste de la communauté urbaine du Grand Toulouse, la proposition fait… rire. Joël Carreiras, président de la commission transports, y voit une idée qui date « des années Pompidou » : « C’est ce qu’on entendait il y a trente ans quand il était question de couvrir le canal du Midi ! » Pour lui, une rocade à étages fonctionnerait comme « un aspirateur à voitures » et ne réglerait pas le problème. « Le vrai courage politique, poursuit l’élu, c’est d’investir dans les transports collectifs. »

Pour le groupe Europe écologie les Verts, Antoine Maurice n’en pense pas moins. Pour lui, cette « aberration passéiste » ne solutionnerait pas le « problème n° 1 : le retard des modes alternatifs à la voiture. » Les Verts proposent, eux, sur le périph, une voie réservée aux bus.

J.-N. G.