Les Régionales ont assis en mars dernier un contingent de conseillers sur les fauteuils moelleux du boulevard du Maréchal-Juin. Il est demandé cette fois de redistribuer le tiers des sièges du Conseil général de Haute-Garonne. Rendez-vous aux urnes en mars 2011 pour les élections cantonales.
Telle sera, au local, la préoccupation majeure de l’année politique
qui démarre dans un contexte
national où des positions diamétralement tranchées se débattent. La tourmente sociale, incarnée par la réforme des retraites,
le débat autour de la sécurité et
de l’immigration joueront-ils un
rôle dans ce scrutin en cela qu’ils
inciteraient les citoyens à disqualifier ou à promouvoir les candidats de la droite ?
En Haute-Garonne, les partis
politiques parient sur une élection véritablement locale où la
trombine du candidat, ses actes
du passé et son idée de l’avenir
constitueront les clés du scrutin.
Le PS et le PRG, eux, parient aussi
sur leur ancrage historique.
Un triomphe pour Pierre Izard ?
Pierre Izard, président du Conseil général de Haute-Garonne, et conseiller général de Villefranche-de-Lauragais avant tout, est dans le lot des renouvelables. Il sera sans aucun doute l’homme politique haut-garonnais de cette année politique succédant dans ce rôle à Martin Malvy confirmé à la Région par un score africain. Pierre Izard peut résolument s’attendre à un plébiscite similaire dans son fief du Lauragais où il est élu depuis 1967 et son fauteuil de président ne paraît pas pouvoir être remis en cause par une droite qui peine depuis des lustres à la conquête de l’Hôtel du Département. Sa troupe d’élus socialistes et ses alliés radicaux seront tous ou presque candidats à leurs successions. Seuls se désistent, pour l’heure, Claude Touchefeu (canton Toulouse 12) et Bernard Sicard (canton Toulouse 13).
UMP : l’année des dames
À droite, c’est la présidente de
l’UMP 31 et députée européen,
Christine de Veyrac qui se jettera
semble-t-il à l’eau en personne
pour perturber l’hégémonique
gauche départementale. Elle a
exprimé son intérêt pour le canton Toulouse 1 où la conseillère
sortante Marie-Christine Lafforgue n’entend rien lâcher.
En quête d’un ancrage plus local,
Christine de Veyrac jouera gros
et peut s’attendre à une année
politique au combien chargée.
Son mandat de présidente de la
fédération départementale de
l’UMP sera aussi remis enjeu en
octobre. Et Christine de Veyrac
pourrait avoir du mal à conforter son leadership tant les querelles qu’elle a entretenues avec
Brigitte Barèges au moment des
régionales ont laissé des traces
au sein de l’UMP 31.
Ces dix prochains mois, Christine
de Veyrac pourra tout aussi bien
s’imposer comme une valeur
sûre de la droite toulousaine
comme perdre la totalité de
son crédit.
Une autre femme de
droite sera en vue ces prochains
mois. Il s’agit de Brigitte Barèges, capitaine en chef de l’opposition à Martin Malvy au Conseil
régional de Midi-Pyrénées. Son
groupe politique « Osons Midi-
Pyrénées », soudé et courageux,
n’a pas hésité à planter un décor
belliqueux et très contestataire
avant les vacances. Mécontents
de la distribution des rôles et responsabilités à l’Hôtel de Région,
persuadés que la majorité est
engluée dans le gaspillage
financier et déjà en campagne
pour 2014, Brigitte Barèges et
ses camarades se consacreront
à une opposition ferme à Martin
Malvy.
Pour sa part, le président de la
Région Midi-Pyrénées poursuivra
son troisième mandat et devra
jouer les conciliateurs entre les
nombreuses individualités de la
majorité d’union qu’il a composée dans l’entre-deux-tours des
régionales avec le Front de gauche et Europe Écologie.
Les écologistes en vue ?
Du reste, les élus d’Europe Écologie et leur mentor Gérard Onesta,
deuxième vice-président du
Conseil régional, seront très en
vue ces prochains mois.Tout simplement parce que c’est leur souhait. Arrivés à la région avec des
idées et des projets, ils ont déjà
mis en route plusieurs mesures
et n’entendent pas se comporter
en vassaux inertes. Reste à savoir
si l’entente avec des élus socialistes habitués à travailler en
famille restera courtoise. Les écolos plein d’appétit ont en tout cas
intérêt, politiquement parlant, à
ne pas être mis au régime par les
socialistes. Et au-delà de l’année
politique qui s’ouvre, la place des
écologistes au sein de la gouvernance régionale sera bel et bien
le fil rouge de la mandature.
Les Verts de la mairie de Toulouse, autour de Régis Godec,
ne manqueront pas non plus
de se signaler aux avant-postes.
Là aussi le destin politique est
en jeu et ils y pensent d’autant
plus fortement que les échéances électorales s’approchent.
Pierre Cohen, qui avait irrité les
Verts de toute l’agglomération
en blackboulant Stéphane Coppey de la présidence de Tisséo,
va peut-être sentir une certaine
pression verte. C’est sûr, le projet d’extension du Stadium et la
reconversion de Francazal figurent parmi les prochains motifs
de fâcheries entre les deux partis.
Il n’en a pas besoin car lui aussi
peut s’attendre à une année
chargée. En tant que maire de
Toulouse, il va encore inaugurer
ses prochaines semaines une
œuvre de son prédécesseur Jean-Luc Moudenc : la ligne E du tramway. Il va donc être grand temps
pour lui de mettre en lumière ses
propres chantiers. Le fameux projet culturel, qui vient d’être finalisé sur le papier, pourra y contribuer.
Le maire sera également attendu
sur le dossier de la sécurité, sujet
sur lequel la droite le presse de
prendre des actes.
En tant que président de l’agglomération, Pierre Cohen favorisera l’extension du périmètre du
Grand Toulouse en janvier 2011
en accueillant une dizaine de
nouvelles communes et peut
donc continuer à travailler à l’avènement de la Métropole.
Son principal opposant, JeanLuc Moudenc continuera pour sa
part de décortiquer la méthode
Cohen et de dénoncer ce qu’il en
juge de néfaste pour les Toulousains. Il continuera aussi ses visites de quartier à raison d’une fois
par mois. Se positionne-t-il pour
les législatives de 2012 et une
troisième circonscription qui,
en vertu du redécoupage électoral, lui paraît favorable ? Il ne
semble pas intéressé et lorgne
davantage sur les municipales
de 2014.
En tout cas, les législatives vont commencer à agiter les consciences ces prochains mois. Députés sortants et candidats potentiels ne manqueront pas de s’agiter. La troisième circonscription où Pierre Cohen ne se représentera pas et où Jean-Luc Moudenc ne semble pas vouloir aller satisfera les ambitions de certains. Dont nous vous reparlerons bientôt.
Pascal Pallas
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