Europe Ecologie Les élus Verts sur Facebook Suivez l'actualité de ce site Notre sélection de sites à suivre en temps réel
Accueil du site > Médiathèque > Presse > Ballastières : dépollution coûteuse... ou sanctuarisation ?
  • 25 octobre 2010. Environnement
    Ballastières : dépollution coûteuse... ou sanctuarisation ?
    La Gazette du Midi, 25 octobre 2010.
    La délégation générale de l’armement a ouvert à la presse, aux associations et collectivités, cette zone de 37 ha bordant la Garonne et le Cancéropôle, jeudi 14 octobre. Quatre étangs renferment des milliers de tonnes de poudre B. Objet : visite exhaustive et explications des étapes à venir. Tous les scénarios restent envisagés, y compris le maintien en l’état du site.

    Pas avant 2018. L’éventuelle dépollution du site des ballastières, composé de quatre étangs où sont stockées des milliers de tonnes de poudre B (nitrocellulose, servant à la propulsion des obus), depuis les années 20, n’est pas pour demain. Après l’étude de faisabilité, dont les résultats sont attendus fin 2012, Frédéric Pechoux, ingénieur DGA chargé du chantier, a estimé qu’il « faudrait environ cinq ans pour effectuer ensuite les travaux. » Si travaux il y a !

    L’objet de la visite du 14 octobre était de faire un point sur la préparation des travaux de réhabilitation du site, redevenu propriété du ministère de la Défense en 2004. Ces étangs artificiels, jouxtant l’ancienne poudrerie de Braqueville, sont situés à quelques encablures du futur Cancéropôle... Une raison suffisante pour relancer le dossier. Problème : la zone a fait l’objet de moultes rapports d’expertises et autres enquêtes... Sans suite jusqu’ici.

    COMBIEN DE TONNES À RETRAITER ?

    Depuis longtemps, la question est posée : combien de tonnes de nitrocellulose sont stockées au fond des étangs ? La DGA s’appuie sur des estimations réalisées parle génie de Montauban en 2005 - 5800 tonnes - puis en 2007 - 4 300 tonnes - pour affirmer qu’il reste « environ 5 000 tonnes ». Oubliée donc, l’estimation réalisée en 2000 par le service déminage de Montpellier, qui avait avancé le chiffre... de 46000 tonnes ! Même révision à la baisse s’agissant des alentours des étangs - la poudre B, sous forme de bandelettes ou granulés, est disséminée çà et là - où l’on parle aujourd’hui... de 500 tonnes. L’une des difficultés d’estimer les volumes restants tient au fait que le stockage est réalisé à même la vase, les précédentes opérations de dépollution et le travail du temps ayant détruit les caisses de stockage... En 2007, une estimation avait bien été avancée sur le sujet, là aussi sujette à interrogation. Ce qui est sûr, c’est que le dimensionnement du site permettait de stocker entre 50000 et 100000 tonnes. Et l’ingénieur DGA chargé du site, Frédéric Pechoux, de préciser : « à la fin de l’exploitation, avant les opérations de radoubage de poudres intervenues entre 1973 et 1975, on estimait entre 12000 et 16000 tonnes les volumes restants. » Mis en parallèle avec les 5000 tonnes évoquées aujourd’hui, l’opération de dépollution des années 70, réalisées par la société Entreprise de travaux Sous-Marins, aurait donc permis de retraiter de 7000 à 11000 tonnes. « On pouvait brûler jusqu’à une tonne par jour sur site, mais ça n’a pas été jusqu’au bout. » Avec cette précision et par un calcul d’arithmétique simple, on arrive à 730 tonnes brûlées sur deux ans (73-75), en travaillant 7 jours sur 7. Soit dix fois moins que ce que l’on aurait dû obtenir, en estimation basse... Bon courage aux éventuels opérateurs chargés de la dépollution. Détail : l’entreprise ETSM avait fait faillite peu après l’épisode ballastières, pour avoir mal dimensionné l’ampleur du chantier... Prémonitoire ?

    A la DGA, on préfère insister sur l’étude de risques de 2007, qui concluait à la sûreté du stockage immergé. Mais on a également beaucoup parlé du marché d’études de 2,7 M€ conclu en juin dernier*, qui comprend deux dimensions : le choix d’une technique de dépollution, mais aussi le diagnostic environnemental de la zone d’implantation de la future installation dédiée à la réhabilitation.

    TECHNIQUES DE DÉPOLLUTION... ET COÛT PROHIBITIF ?

    Annoncée d’abord pour l’été puis fin 2007, puis juin 2008, la méthodologie de réhabilitation du site devrait être arrêtée en... 2013. En termes de scénario, rien n’est figé : dépollution sur le site, à l’extérieur avec transport de matières, ou maintien en l’état. Sur les techniques de dépollution à mettre en œuvre, non plus. C’est même tout l’objet du marché : quelle est la meilleure solution entre traitement thermique ou biologique ? « Nous connaissons bien la première, pour l’avoir déjà pratiqué ici, et nous en maîtrisons les contraintes, de par notre expérience dans notre centre d’Angoulême » indique Frédéric Pechoux. Le problème est l’émanation de gaz toxique, des oxydes d’azote. Une tonne de poudre B brûlée provoque le rejet de 400 kg... Le compte rendu d’une réunion entre associations et responsables du secrétariat permanent pour la prévention des problèmes industriels (S3PI), de juin 2002, est éloquent sur le sujet : « Il faut les brûler dans des fours spéciaux... l’échelle de temps pour l’élimination est de l’ordre de plusieurs dizaines d’années ». S’agissant de la deuxième hypothèse, le traitement biologique, le même rapport précise que « la dégradation par micro­ organismes est étudiée, mais aujourd’hui on ne trouve rien pour la pou­ dre B. » Encourageant... Mais, alors que le marché d’études doit aussi envisager les techniques d’extraction et de criblage, on parle effectivement de la dégradation biologique des poudres comme d’une alternative, qui prendrait la forme d’un biotertre de 30 tonnes. Précision : cette solution est en fait la tranche optionnelle du marché (2 M€ ferme + 700 K€ option­ nels). Pour chacun des traitements envisagés, un mélange inerte serait constitué, afin de neutraliser le risque pyrotechnique... Dans les mois à venir, des tests en laboratoire, puis en phase semi-industrielle, seront réalisés. L’étude du transport du mélange inerte sur un autre site sera également analysée, mais ce qui pourrait faire achop­per la volonté officielle de réhabilitation est simple : le coût à supporter, et par qui ? Une usine de dépollution sur place coûterait jusqu’à 100 M€. L’option traitement biologique et celle du transport hors du site pour retraitement ne sont pas clairement chiffrées, mais elles seront de toute façon bien supérieures au coût actuel : entre 40 et 50 K€/an pour la surveillance et la sécurité du site.

    UN FUTUR SANCTUAIRE ?

    Le site a fait l’objet d’un marché d’é­ tudes de 11 K€, réalisé par la société Fugro, en début d’année. Objectifs : optimiser le maintien en sécurité du site, même en cas de sécheresse. Conclusions : l’hydrogéologie du lieu et les niveaux d’eau sont suffisants pour maintenir les poudres immergées, y compris en cas de sécheresse très importante. Pizzomètres et capteurs au sein des ballastières mesurent en permanance ces niveaux... Adieu, donc les risques d’assèchement­ des étangs...

    Enfin, l’autre point sur lequel ont beaucoup insisté les représentants de la DGA concerne le caractère remarquable du site et son classement comme zone Natura 2000. Un autre marché d’études, confié lui à la société Biotope et dont les conclusions ont été rendues fin 2009, indique que « les travaux de réhabilitation sont compatibles avec les enjeux (et contraintes) environnementaux, mais qu’il faudra prendre des mesures de réduction des incidences pour préserver le site. » D’où, entre autre, le choix d’installer les futures servitudes du chantier à l’endroit de la ballastière 0 (voir ci­ dessous). Bien des observateurs, pas dupes, notent cette forte inclinaison des autorités à parler désormais d’environnement. Pour certains, ce serait même une manière de préparer, insidieusement, la sanctuarisation du site, avec maintien en l’état à la clé...

    AURÉLIEN TARDIVEAU

    *Marché d’études et pilotes semi-industriels confié au groupement d’industriels Pyrotechnis (mandataire), SNPE ME, Antea, Grs Valtech et Sede Veolia.

    Elus : à l’Etat pollueur de réhabiliter, et vite !

    Ça n’est pas tous les jours que le site des ballastières se visite. Pour autant, aucun élu ne s’était déplacé le 14 octobre. Certes, la Mairie de Toulouse et le Conseil général 31 étaient représentés. En revanche, pas de trace du Conseil régional Midi Pyrénées, qui nous a précisé « ne pas avoir été invité ». L’adjointe au maire de Toulouse Elisabeth Belaubre, présente à la visite, a, elle, prévenu que « la complexité liée à la réhabilitation ne saurait servir de justification à un maintien des lieux en l’état. Il appartient au pollueur de réhabiliter. Le patrimoine naturel exceptionnel du site constitue une raison supplémentaire de le restituer aux Toulousains ». Le député maire Pierre Cohen n’est pas sur une autre ligne, comme il l’a déjà fait savoir lors d’une question au gouvernement à l’Assemblée nationale, en mai 2009. Avec cette conclusion : « Il est indispensable que vous alliez plus loin que cette étude, qui se borne à reprendre des scénarios que nous connaissons déjà. » On ne peut faire plus clair !

    Ballastière 0 : Pas d’obus, zone idéale de travaux ?

    Apparue dernièrement dans le débat public, cette zone boisée, au nord des quatre étangs existants, a fait l’objet de sondages. La raison ? Une rumeur faisant état de milliers d’obus enfouis, dans ce qui pourrait être une ancienne ballastière. Une vingtaine de prélèvements a été effectuée entre 2007 et cette année, avec contrôles magnéto métriques et chimiques. Rien n’a été trouvé. Est-ce pourtant suffisant sur une zone de plusieurs hectares ? « On peut critiquer l’approche, maison ne trouve rien non plus dans les archives militaires ; il est bien difficile de démonter qu’il n’y a rien, quand il n’y a rien » note Frédéric Pechoux, de la DGA. Et on ne pourra, a priori, pas aller plus loin. L’étude Natura 2000, réalisée par la société Biotope et rendue fin 2009, est claire : « la protection environnementale du site est incompatible avec la recherche d’objets issus de faits, de guerre ». Mais l’enjeu va bien au­ delà : la zone serait la plus propice pour accueillir les servitudes pour l’éventuel chantier de réhabilitation. Le tout à moins de 200 m des locaux techniques du Cancéropôle...

    L’écoquartier de la Cartoucherie n’aura-t-il d’écolo que le nom ?

    Metro - 29 septembre "Alors que la première pierre du chantier a été posée vendredi dernier, les récentes déclarations de la municipalité laissent à penser qu’une plus grande place sera accordée à la voiture. Une perspective qui inquiète les écologistes."Lire la suite

    Antoine Maurice écrit à Jean-Luc Moudenc

    Le Journal Toulousain - 11 septembre "Le 4 septembre s’est tenue à Arnaud Bernard la première réunion publique en vue de l’implantation de systèmes de vidéosurveillance. Vous voulez respecter votre engagement d’augmenter le nombre de caméras (350 en cours d’achat) à Toulouse. J’en prends acte. " Lire la suite

    "Coup de chaud sur le ticket"

    20 Minutes - 10 juillet " « Je vais m’acheter plein de tickets d’avance », décide une mère de famille des Minimes en apprenant que son titre Tisséo favori, le « ticket 10 déplacements », va augmenter de 50 centimes au 1er septembre pour atteindre 13, 40 €. L’autre inflation notable frappera l’abonnement mensuel classique, généralement financé pour moitié par les employeurs, qui coûtera 46, 80 €, soit 3 € de plus." Lire la suite

    Destination Métropole : "Le vélo, un bon plan"

    Juin2013
    2ème partie de cette émission visible en suivant ce lien

    Conseil municipal

    Le prochain Conseil municipal se déroulera le 26 septembre à partir 9H30 à l’Hôtel de Ville. Les réunions du Conseil sont ouvertes au public et retransmises en vidéo sur le site de la Ville.