Je voudrais tout d’abord m’excuser pour le caractère quelque peu décalé des propos que je vais tenir en cette enceinte. Mais ce qu’ils disent de la situation de personnes mises au ban de notre communauté me semble mériter que je vous rapporte ces faits. Je vous laisse juges de leur gravité…
Lundi matin vers 11 H, à la préfecture de Toulouse, bureau des étrangers. Un jeune homme s’avance vers le guichet, il patiente depuis longtemps. Sagement, il se penche vers l’agent de la préfecture, tente de lui expliquer sa situation, sa détresse… Voilà maintenant plus de trois ans qu’il est sur le territoire français. Il demande à ce pays, dont le nom sonnait encore comme un symbole du respect des droits de l’homme il y a quelques années de cela, il demande simplement l’asile politique. Il explique qu’il est kurde, que son peuple est persécuté, qu’il a besoin d’être protégé. Il est à bout de forces, à bout de nerfs. Ses demandes d’asile lui ont été refusées à deux reprises, il vit caché, la peur au ventre, expulsable à tout moment…
Lundi matin à la préfecture de Toulouse, au bureau des étrangers, il a craqué. Il s’est aspergé d’essence, il a allumé son briquet et a menacé de s’immoler. Les agents de sécurité sont intervenus et sont parvenus à le maîtriser. A deux doigts du drame.
Combien sont-ils, poussés par le désespoir, à mettre fin à leurs jours ? Combien sont-ils à risquer leur vie pour rejoindre nos rivages ? Qui le sait, qui s’en soucie ?
Cette histoire est un incident, juste un incident. C’est en tout cas dans cette rubrique qu’a été classé le seul article qui lui a été consacré. Un incident qui passe somme toute inaperçu, et qui en dit long sur l’indifférence.
J’ai peur de vivre dans un pays qui peut s’habituer à entendre ce genre de nouvelles. Il n’y a pas de trou plus sombre et plus inquiétant que celui de l’indifférence. Les journalistes étaient occupés ailleurs, les rédactions avaient sans doute trop peu de temps, trop peu de place pour parler de cet « incident ».
Dites-moi, vraiment, n’y avait-il pas quelques nouvelles qui auraient mérité de laisser un peu de place ?
Ce drame témoigne de la souffrance engendrée par une politique migratoire inepte. Ces vies brisées ne sauraient disparaître derrière une masse que l’on gère, là où devrait prévaloir le cas par cas, au plus près de l’humain.
J’aurais une question pour Nicolas Sarkozy, pour Brice Hortefeux, pour tous les militants de l’UMP, qui soutiennent cette politique du chiffre et de l’aveuglement à l’égard des sans-papiers : Savez-vous qu’il y a des hommes, des femmes, des enfants derrière les chiffres que vous manipulez avec fierté ? 20 000 reconduites à la frontière dans l’année… Avez-vous seulement idée des difficultés auxquelles ils sont confrontés pour mener une vie digne, de ce qu’ils ont enduré pour rejoindre cette terre qu’ils pensaient pleine d’espoir ?
Aujourd’hui j’ai mal, j’ai mal à la France. Mais je suis habité d’une certitude : nous continuerons de nous battre pour le droit à la dignité pour tous les êtres humains quelle que soit leur origine ou leur nationalité.
Merci pour votre attention.
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