L’actualité des dernières semaines a malheureusement été marquée par les catastrophes en chaîne qui se sont abattues sur le Japon. Un tremblement de terre de magnitude 9 sur l’échelle de Richter a frappé le Nord-Est de l’archipel, provoquant un tsunami qui a ravagé les zones côtières. Après avoir subi ces dévastations meurtrières, le peuple japonais est confronté aux conséquences des explosions successives des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ichi. Il est d’ores et déjà avéré que nous sommes face à une catastrophe nucléaire majeure puisque, à la date du 17 mars, les émissions de radioactivité dans l’environnement représentaient déjà 10% de celles de la catastrophe de Tchernobyl. Notre solidarité et notre compassion envers les victimes sont entières.
Les Japonais affrontent aujourd’hui les conséquences d’une politique qui a imposé la fission comme horizon de l’approvisionnement énergétique. L’accident de Fukushima témoigne une fois de plus de l’impossibilité de prévoir l’imprévisible, même dans un pays réputé pour son expertise en matière de risques naturels comme technologiques. Après Fukushima, nous sommes confrontés à une vérité que nous ne pouvons plus évacuer : en matière d’énergie nucléaire, le risque zéro n’existe pas. Et la France n’est pas non plus à l’abri, comme l’illustrent l’inondation qui a provoqué la fermeture de la centrale de Nogent-sur-Seine en 2005, les fuites radioactives survenues au Tricastin en 2008, ou le défaut d’entretien qui a causé l’arrêt d’urgence de Fessenheim en 2009.
Dans le monde entier, les risques sanitaires et environnementaux liés à la technologie nucléaire inquiètent. En France comme dans l’ensemble de l’Europe, les préoccupations des populations sont accentuées par le souvenir du nuage de Tchernobyl. Or, avec 59 réacteurs, notre pays est le plus nucléarisé au monde, et dépend particulièrement de cette source d’énergie. En outre, la France a fait de cette technologie l’un des fleurons de son industrie - un fleuron vieillissant, à l’image du réacteur de Fessenheim, construit en 1970. En dépit des risques sismiques et de la vétusté des installations, EDF a pourtant demandé à prolonger l’exploitation de cette centrale. Si les politiques de privatisation concourent dans de nombreux domaines à une déréglementation dommageable pour les travailleurs comme pour l’environnement, cette politique, lorsqu’elle est appliquée à la production d’énergie nucléaire, s’avère tout aussi irresponsable que préjudiciable.
Notre pays compte par ailleurs 8 réacteurs nucléaires de première génération arrêtés et toujours en attente de démantèlement. A lui seul, celui de Brennilis illustre le retard accumulé : inactif depuis 1985, son démontage n’a toujours pas été entamé. Les conclusions de l’enquête publique menée en vue du démantèlement méritent d’être rappelées :
l’urgence d’un démontage pour la protection des travailleurs et de l’environnement ;
l’absence de solution proposée pour le stockage des déchets ;
le besoin d’un débat public national sur le démantèlement des centrales nucléaires en fin de vie.
Pour toutes ces raisons, le conseil municipal de Toulouse, réuni ce vendredi 1er avril 2011, demande au gouvernement :
la mise en œuvre d’une politique de maîtrise publique de l’ensemble de la filière de l’énergie, seule à même d’assurer un contrôle démocratique et la recherche de la plus grande sûreté des technologies choisies ;
une évaluation rigoureuse du coût réel de l’industrie nucléaire, qui prenne notamment en compte le coût de la gestion des déchets et du démantèlement des centrales ;
un examen transparent et public de l’ensemble des scénarii de politiques énergétiques fondé sur la prise en compte des besoins de financement de la recherche-développement et de la formation. Cette réorientation massive des investissements est nécessaire pour développer les productions énergétiques les plus sûres, renouvelables et propres comme pour assurer une réelle performance énergétique.
Documents joints
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