À l’association Parcs et Jardins
de Midi Pyrénées (PJMP), on s’inquiète. Son président, Michel de
Rivoyre, est préoccupé par le
Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) du Grand Toulouse,
qui définit les orientations d’urbanisme pour les 15 ans à venir, et
qui passe en ce moment à l’Enquête Publique jusqu’au 4 février.
« Il y a une contradiction flagrante
entre les textes et la carte, révèle
Michel de Rivoyre. Nous l’avons
épluché. Dans les documents prescriptifs, le SCOT permet de densifier l’aire urbaine de Toulouse. Tout
ce qui est encore en friche va permettre d’accueillir 300000 habitants en 20 ans. Le public a accès à
la version papier de ce document
où on ne voit pas grand chose.
Nous avons agrandi la carte et on
s’est aperçu qu’il y avait superposition entre des pixels (localisation
de principe d’un territoire de développement d’environ 9 hectares,
ndlr) d’urbanisation future et des
zones protégés ».
L’association PJMP craint pour
des zones telles qu’un jardin en
« zone humide » à Tournefeuille,
en bordure de Touch, ou encore
l’espace protégé du parc de Fonbeauzard. « Il y a une quinzaine de
cas et environ 110 hectares concernés, s’insurge Michel De Rivoyre.
Ça ne recouvre pas entièrement
ces zones mais ça n’a pas d’importance puisqu’elles doivent être
strictement protégées. La nature
en ville est un besoin, il ne faut pas
que nous ayons à prendre la voiture pour aller voir de la verdure.
Il nous faut ces « poumons verts »
de proximité. »
Quiproquo ?
Si, du côté associatif, l’heure est
à l’inquiétude, du côté de chez
Europe Écologie les Verts, (voir
encadré ci-dessous), on se veut
un peu plus rassurant. « Les zones
d’urbanisation ne peuvent se faire
sur un site protégé », affirme
Antoine Maurice, conseiller
municipal délégué à l’éducation
et à l’environnement qui pense,
lui, que le SCOT constitue « une
véritable avancée. »
Mais cette carte qui inquiète
tant l’association PJMP ? Et ces
« pixels » qui ne s’occupent guère
des espaces verts ? Malheureusement, le SMEAT (syndicat mixte
d’études pour entreprendre et
mettre en œuvre la révision du
schéma de cohérence territoriale
de l’agglomération toulousaine)
ne peut donner son avis sur le
sujet, le SCOT passant à l’enquête
publique en ce moment même, et
aucun élu du Grand Toulouse n’a
souhaité s’exprimer à ce propos.
Pourtant, des contacts avisés
sur le sujet nous ont assuré qu’il
s’agissait d’une simple incompréhension. Les « pixels » seraient
une simple localisation de principe de forme carré. Elles ne
seraient donc qu’une simple indication de localisation sans caractère précis ou final. Si jamais ils
empiètent sur un espace protégé,
c’est ce dernier qui « gagne ».
Pour ce qui est des espaces préservés, là par contre, la question
reste en suspend.
FLorian Moutafian
« Ce SCOT représente une avancée. Avec, par exemple, la diminution de la consommation
foncière autorisée, qui passe
de 680 hectares à 340 hectares par an. » C’est ce qu’avait
déclaré Antoine Maurice en
juillet 2010 lorsque les élus
Europe Écologie Les Verts
du Grand Toulouse y avaient
voté favorablement. Des propos positifs et confiants, certes, mais cela n’empêchait pas
Antoine Maurice de se poser
certaines questions sur le projet : « (...)Dans d’autres domaines, comme le développement
du vélo ou l’accessibilité de l’espace public, les principes posés
par le SCOT restent insuffisants.
Nous rappelons qu’une application ambitieuse et concrète des
principes du SCOT dépendra très
fortement de la volonté partagée d’un développement ambitieux des transports en commun
et des modes doux, à travers la
réalisation du Plan de déplacements urbains (PDU). »
Une avancée ? Peut-être mais pourtant, le 30 septembre 2010, les élus Verts du Grand Toulouse se sont abstenus de voter lors d’une délibération concernant le SCOT lors du Conseil de Communauté. Une abstention expliquée alors par Antoine Maurice : « Certes, cette délibération comporte des avancées par rapport au document originel, comme la prise en compte de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite dans la programmation des logements sociaux et une plus forte promotion du vélo. Toutefois, cela ne peut compenser l’affaiblissement général des prescriptions posées par le SCOT ». En effet, selon le compte rendu des Verts, le Grand Toulouse aurait voulu « rogner » les contraintes environnementales qui l’auraient empêché de réaliser certains projets, la construction d’un nouveau parc des expositions à Aussone en premier lieu. Selon les élus Verts, ce document posait des principes qui devaient se vérifier dans leur mise en œuvre : « Mais l’avis proposé par le Grand Toulouse affaiblit ces principes. C’est donc au nom de la défense du SCOT et des principes qu’il définit que nous nous sommes abstenus d’approuver cette délibération ».
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