Réunion houleuse lors de la présentation du projet de réhabilitation des usines Soferty à Fenouillet. Depuis de nombreuses années les associations suivent les dossiers, et sont des « experts, amateurs éclairés » de ces dossiers très techniques. C’est l’expérience désagréable qu’a fait le bureau RETIA (maître d’ouvrage du groupe Total), venu présenter le projet, et qui n’avait pas anticipé le sérieux de son public. Soferty, usine sur un terrain industriel situé entre Garonne et Canal, appartenant à Grande Paroisse, sur 11 hectares a arrêté sa production d’engrais en 2004, laissant des terrains et leurs sous sols pollués de cendres de pyrites, de métaux lourds, (arsenic, plomb, cadmiun, chrome) des hydrocarbures, et les anciennes gravières –viviers- comblés par les déchets des productions.
Les terrains seront réhabilités suivant des normes industrielles. L’excavation des terres sur 30 à 40 cm ne permettra à terme que des utilisations industrielles. C’est environ 20 000 m3. qui seront traités de cette façon. L’ensemble des autres « purges » du site doivent être réunies sous forme d’un merlon., forme de digue confinée dans des membranes géotextiles, recouverte de terre saine et entourée de grillage pour la rendre inaccessible à toute approche humaine. L’ensemble aura 4 m, de haut 350 m, de long et 20 m de large à la base, représentant 40 000 m 3 de terre. C’est le principe d’un centre de stokage, qui ne dit pas son nom, qui échappe à toute enquête publique. Ils appellent ça « l’encapsulation ». Et c’est légal ! Tant qu’aucun produit ne sort de la propriété, que le bien n’est pas vendu, aucun texte n’oblige le propriétaire à dépolluer et ces pollutions n’ont pas le statut de déchets ! Elles ne l’obtiennent que si elles doivent sortir du site qui figurera à terme dans le répertoire des sites pollués. Si la CUGT devait confirmer ses offres de rachat pour faire un parking à cet endroit, il ne faudrait pas qu’elle ferme les yeux sur cette situation : en cas de transfert de propriété la dépollution doit avoir lieu. Le groupe Total est il prêt à payer une deuxième fois ?
RETIA nous indique faire une surveillance semestrielle des eaux de souterraines sur 19 points de prélèvements afin de surveiller les migrations de pollutions vers l’extérieur. En cela il est en infraction. Les pluies lessivent « le vivier » et s’égouttent dans la nappe phréatique entraînant avec elles hors du site, un panache de fluors et de perchlorates. Les associations présentes dans la salle se sont émues du silence de l’industriel concernant les pollutions des eaux et de la nappe phréatique. En effet de nombreux puits aux alentours existent et sont utilisés pour l’arrosage des jardins. On nous parle alors d’une étude que le bureau Antéa aurait faite, démontrant qu’il n’y aucun risque à consommer des légumes issus de ces arrosages. Rose Frayssinet des Amis de la Terre demande alors à pouvoir avoir accès à ce document. Etonnant comme l’orateur ne semble pas comprendre la demande. La seule réponse est que Soferty s’assurera qu’il vendra exclusivement pour un usage industriel. Quand au vivier il sera compacté à la chaux, jusqu’à la molasse, afin de faire remonter le PH à 7.
Mais il n’y a pas que les associations qui s’émeuvent. La municipalité de Fenouillet représentée elle aussi, énonce les projets liés à la zone : LGV, train locaux cadencés, gare, réhabilitation de la nationale 20… Le Document d’aménagement commercial (DAC) a empêché l’agrandissement du Groupe Casino sur les terrains de Soferty. Le reste du projet sera du tertiaire et des activités culturelles. Dès lors, si le site ne peut être vendu que pour des activités industrielles, les projets de l’industriel remettent en cause les projets de la mairie et de la communauté urbaine… Cet élu finit sa prise de parole en précisant que toute constitution de mur dépassant 40 cm est interdite, y compris des digues. Il rappelle en cela les propos de Claudie Marcos maire de Fenouillet, déclarant que tout Fenouillet est inondable excepté une petite zone près du canal.
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