En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis une révolution : les décisions devaient enfin s’orienter vers des choix favorables à l’environnement. Deux ans plus tard, au Salon de l’agriculture, il a suffi d’une petite phrase du chef de l’État pour marquer l’abandon de cette exigence. « L’environnement, ça commence à bien faire »... Des mots révélateurs à l’heure où les promesses du Grenelle de l’environnement fondent aussi vite que la calotte glaciaire, car les incantations de Nicolas Sarkozy n’auront pas suffi pour que la loi Grenelle II, adoptée par l’Assemblée nationale le 11 mai, ne fasse pas les frais du dogme de la rigueur budgétaire.
Les dispositions relatives au bâtiment, à la biodiversité et aux déchets ou encore au renforcement des plans de prévention des risques forment, bien sûr, quelques avancées intéressantes. Mais elles masquent mal d’importantes régressions, comme l’abandon de la contribution climat énergie. Pourtant, l’ampleur des inégalités sociales, les dérèglements climatiques, la dégradation de la biodiversité et l’érosion de toutes les ressources nous imposent d’agir pour répondre aux vraies urgences.
Au service de cette ambition, la planification urbaine doit plus que jamais promouvoir une urbanisation sobre et économe en espace : un habitat de qualité, des espaces de nature et agricoles, une mixité sociale et une diversification des activités économiques, source d’emplois non délocalisables. C’est précisément l’opportunité qu’offrait la reconversion de la base de Francazal. Voilà bientôt deux ans que l’État a annoncé sa fermeture, et le comité de pilotage (qui orchestre la réflexion sur le devenir de ce terrain de 290 ha situé au cœur de notre agglomération) vient de trancher : l’aviation aura le champ libre pour au moins deux ans encore.
Francazal deviendra donc la place forte de l’aviation d’affaire, tandis que les urgences sociales autant qu’écologiques tombent aux oubliettes. Choix regrettable qui témoigne ici encore du renoncement de l’État à mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre du Grenelle. Plus encore, renforcer ainsi l’hégémonie de l’aéronautique dans l’agglomération toulousaine, c’est feindre d’ignorer que cette monoculture industrielle génère une redoutable fragilité pour nos économies locales. Qu’il s’agisse du Grenelle, des Agenda 21 ou des Plans climat énergie, des choix plus novateurs, imaginatifs et écologiques s’imposent, et surtout doivent se concrétiser par des plans d’action à la hauteur des enjeux.
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