Sur les 30 ha de la friche qui borde aujourd’hui l’avenue de Grande Bretagne va s’élever le grand projet urbain de la décennie : l’écoquartier de la Cartoucherie, chargé de 3000 logements, saupoudré de commerces de proximité et armé de 9 ha d’activités économique. Un réel effort dans l’équipement public renforcera encore ce qui sera une véritable ville dans la ville que le tramway viendra couper en deux et desservir par deux stations.
L’envergure de ce projet n’a d’égal que l’esprit novateur et écoresponsable qui le porte. La Cartoucherie compilera tous les ressorts du développement durable en même temps qu’elle répondra à l’un des enjeux les plus difficile de Toulouse : la lutte contre l’étalement urbain. La Cartoucherie sera encore l’occasion pour Régis Godec,adjoint au maire en charge de l’urbanisme, de véritablement mettre en application toutes les idées de l’écologie politique chères aux Verts.
Concrètement, l’habitat sera
découpé en îlot et organisé en
immeubles d’hauteurs varia
bles, depuis le R+4 jusqu’au R+15,
Maquette de la place qui reliera la station de tramway à la halle.
et suffisamment panaché pour
éviter un bâti uniforme indigeste.
Il fera la part belle à la mixité en
proposant entre 25 et 30 % de
logements sociaux.
La composition du bâti tiendra
encore compte de l’orientation
et empêchera qu’un mastodonte
de 15 étages ne fasse de l’ombre à
un immeuble de quatre ou cinq
étages. Une réflexion bioclimatique très innovante qui participera aux économies d’énergie.
Sur ce plan, « la sobriété sera de
mise. Tous les bâtiments seront
économes. Seront prises en
compte l’efficacité des systèmes
et les énergies renouvelables. Le
photovoltaïque sera très présent,
assure Régis Godec. Nous étudions également la possibilité
d’un réseau chaleur bois. Il sera
installé si nous avons la possibilité de proposer des raccordements pour le secteur alentour »,
ajoute-t-il.
Des machines de spectacle sous la halle ?
Côté service, La Cartoucherie sera dotée d’une école maternelle et élémentaire de 13 classes « forte d’une cuisine en liaison chaude afin d’assurer la production sur place », précise Régis Godec. Une crèche, une maison de quartier et une mairie annexe équipe ront encore les lieux tout comme une école régionale de santé sur 1,5 ha qui pourra accueillir jusqu’à 1500 étudiants. La culture ne sera pas en reste avec un projet qui verra le jour dans la halle du XIXe siècle, vestige de la Cartoucherie, qui sera conservée. « À l’intérieur de la halle devrait venir s’installer la Cie La Machine, spécialisée dans la construction de théâtre vivant eu Europe. Elle cherchait un lieu d’exposition pour les œuvres qui ont terminé leur vie de spectacle. Les contacts sont avancés et la Compagnie travaille actuellement sa proposition », révèle Régis Godec.
Un projet insolite pour un lieu qui deviendra sans aucun doute l’emblème de l’écoquartier. D’autant que « cette halle peu connue des Toulousains sera mise en valeur par une véritable place qui reliera le bâtiment à la station de tramway de l’avenue de Grande Bretagne ; », termine Régis Godec qui ne manque pas de munitions pour la pleine réussite de la Cartoucherie. Livraison prévue en 2014 après dépollution du site, fouille préventive et bien sûr les travaux pour un total de 100 millions d’euros.
Pascal Pallas
La grande innovation que va porter le projet de la Cartoucherie réside dans la conception toute particulière du plan de stationnement du quartier. C’est presque un pari que tentent Régis Godec et la municipalité, qui ont l’intention d’inciter ceux qui choisiront d’habiter à la Cartoucherie de limiter l’utilisation de la voiture. Toutefois, si la société a aujourd’hui parfaitement assimilé les techniques d’économies d’énergies et n’a aucun problème à sauter le pas, la question de la place de la voiture reste une grande inconnue. Si bien que la municipalité à fait le choix d’accorder une place de parking par logement. « L’écologie n’est pas une punition. Il ne s’agit pas d’enlever les choses mais simplement de les considérer différemment », devise Régis Godec.
Il y aura ainsi 3000 places de stationnement réparties de deux
façons : « la première moitié sera
directement aménagée dans les
îlots d’habitation en souterrain.
L’autre sera posée en périphérie »,
détaille Régis Codec.
Plusieurs garages-vélo et des
arrêts minutes soutiendront
le stationnement en périphérie, lequel sera organisé en Silos
dits « mutables ». « C’est-à-dire
que si, à l’avenir, l’utilisation de la voiture vient à baisser sur la zone, nous pourrons transformer
ces espaces de stationnement en
bureaux ou logements. Les silos seront conçus de façon à pouvoir
très facilement évoluer. 1500 places seront mutables ».
L’idée, inédite en France, dépendra donc des résidents et également de l’utilisation qu’ils feront
de quelque dix stations d’autopartage, permettant de réserver
un véhicule à la carte, qui verront le jour sur la zone.
« Pour bénéficier d’une qualité de vie, les gens doivent jouer le jeu.
Nous ne sommes pas là pour les contraindre mais pour créer des conditions.
L’implication des résidents est, en tous les cas, le grand enjeu de la Cartoucherie. »
Une maison de projet où l’on pourra se renseigner, verra le jour sur le site l’année prochaine.
L’écoquartier de la Cartoucherie n’aura-t-il d’écolo que le nom ?
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