Approfondir le scénario aéronautique. C’est ce que le préfet Bur a proposé au septième comité de pilotage pour l’avenir de Francazal qui se tenait hier matin à la préfecture. Dans ce « dossier complexe », selon Dominique Bur, l’État avance ses pions avec prudence. Deux ans après que l’armée a décidé de tourner la page de Francazal, l’État a décidé d’ouvrir, au moins de manière transitoire, un nouveau chapitre aéronautique à l’histoire de ce site lié à l’aviation. En conservant la piste et en mettant entre parenthèses un projet urbain aux contours assez flous (on parlait d’une « ville » de 35 000 habitants).
« La période de réflexion a été trop brève », reconnaît le préfet, « Toulouse est la ville de l’aéronautique, il est dommage de ne pas maintenir un outil de développement économique et de valorisation de la région. Nous voulons nous donner encore un peu de temps, autour d’une plate-forme civile dédiée à l’aviation d’affaires, avec des activités liées. Ce n’est pas un choix définitif, la période transitoire (un à deux ans) permettra d’évaluer la viabilité, de trouver un opérateur provisoire après appel à candidatures et d’établir un cahier des charges. Et d’éviter de créer une friche ».
La vieille piste militaire, qui abrita aussi les exploits des pionniers de l’Aéropostale et l’aventure Latécoère, devrait donc accueillir, les jets privés atterrissant jusqu’ici à la vieille aérogare de Blagnac. Au souvenir des Mermoz et Saint-Exupéry et aux lourds Transall de la base aérienne 101, succéderaient, à l’horizon 2011, les ailes des Falcon et autres avions d’affaires, plus légers, modernes et moins bruyants. Les élus ont pris acte mais ont bien insisté sur les garanties environnementales et de qualité de vie qu’ils souhaitaient voir entourer ce projet.
La communauté urbaine du Grand Toulouse réagit aussi avec prudence à l’orientation donnée hier par l’État au projet Francazal, en rappelant : « Le 24 juillet 2008, le Premier ministre annonçait la fermeture définitive de la base aérienne de Francazal. Depuis cette date, l’État, propriétaire d’un foncier de 290 ha qu’il cherche à valoriser, explore les différentes voies possibles qui vont de la conservation de la piste à la définition d’un projet urbain alternatif […]. Le Préfet de Région vient de nous faire savoir que l’État privilégiait le scénario de conservation de la piste et souhaitait poursuivre la réflexion en ce sens, sans pour autant, à ce stade, éliminer la version urbaine. La Communauté Urbaine du Grand Toulouse prend acte de cette orientation générale. La période transitoire proposée permet de maintenir les quelques mouvements aériens actuels de l’armée, de la gendarmerie et de la météorologie et parallèlement d’éviter la création d’une friche industrielle dont le contrôle aurait été particulièrement difficile à assurer. La Communauté Urbaine du Grand Toulouse s’interroge cependant sur la possibilité d’exploiter de façon rentable la piste de Francazal à des fins civiles dans des conditions compatibles avec son environnement urbain, c’est-à-dire notamment dans le cadre du plan d’exposition au bruit existant et d’une interdiction des vols de nuit ».
Une centaine de manifestants
battait le pavé de la place Saint-Etienne hier vers 10h30 du matin alors que les premiers membres du comité de pilotage de
Francazal arrivaient pour participer à la réunion du comité de
pilotage. Rejoints par de nombreux représentants et élus
Verts, parmi lesquels Régis Godec, Antoine Maurice, Stéphane
Coppey ou Jean-Charles Valadier, les militants affichaient sur
de nombreux panneaux leur opposition à un « deuxième aéroport à Francazal », en exigeant
la fermeture de la piste.
« Nous sommes favorables à une
urbanisation raisonnée du secteur de Francazal et opposés à
la poursuite de l’activité aéronautique avec son cortège de
nuisances sonores et environnementales », résume Pierre Condon, secrétaire du collectif Francazal, qui habite à Cugnaux depuis 1983, « nous souhaitons du
logement mais aussi des activités économiques ou liées au développement durable ».
« Les Transalls ne volaient que
le jour, ce ne sera pas le cas des
avions d’affaires et des jets privés qui n’ont aucune obligation
de quitter leur site actuel à Blagnac, où l’aéroport ne sera pas
saturé avant 2030 », assure
Pierre Condon, dont le collectif
revendique un millier d’adhérents. « Nous allons mobiliser la
population, une pétition a déjà
recueilli 2 800 signatures contre
la poursuite de l’activité aéronautique à Francazal ».
Philippe Emery
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