Espaces publics et adaptations climatiques à Toulouse25 octobre 2012, par Jean-Charles Valadier

Pour faire suite à mon précédent billet sur la prise en compte du développement durable dans la politique des espaces publics que nous mettons en œuvre, j’aborde ici la prise en compte de l’évolution climatique sur Toulouse.

Espaces publics, climat et énergie...

La communauté urbaine Toulouse Métropole s’est dotée d’un Plan Climat-Energie avec un programme d’actions. Parmi elles, certaines renvoient directement à l’aménagement de l’espace public. En effet le confort d’été va devenir une question de plus en plus préoccupante en région toulousaine, du fait des évolutions prévisibles du climat (on parle d’un climat équivalent à celui de Cordoue en 2050), ce qui suppose des évolutions des pratiques d’aménagement et de construction, à plusieurs titres : usage de l’eau et du végétal pour rafraîchir les espaces, choix des matériaux et de conception limitant l’effet d’îlot de chaleur et les phénomènes de surchauffe en été. Plus précisément, la végétalisation des surfaces est un moyen de lutte efficace contre les îlots de chaleur urbaine, telle que la végétalisation des parkings et des zones commerciales, ou la plantation systématique d’arbres d’alignement lors de toute réfection de nos rues.

La création de zone maraîchères, de jardins potagers ou d’espaces boisés au plus près des zones urbaines, en imbriquant zones urbanisées et zones maraîchères, est également un axe d’action majeur.

Quelle mise en oeuvre ?

Aujourd’hui les choses avancent déjà dans ce sens : l’arbitrage administratif et politique est systématique pour toutes décisions concernant l’espace public en termes de partage. Ce qui se traduit par le fait de favoriser les transports en commun, les piétons et les cyclistes, la présence de végétation, et la biodiversité, mais aussi par le biais d’une politique de mixité des commerces, services, et équipements publics autour d’espaces publics.

Mais la prise en compte du réchauffement climatique n’est pas encore réellement devenue un axe majeur de la politique de notre collectivité. Si l’adaptation des espaces publics au regard de la transition climatique - et plus largement du développement durable - entre peu à peu dans les moeurs politiques et techniques, la mise en oeuvre de ces actions reste encore difficile. La plantation d’arbres en est le meilleur exemple. En effet, la plantation d’arbres d’alignement est le moyen le plus simple pour transformer un espace public quelconque en un lieu sympathique. Mais il faut dire que depuis cinquante ans, on ne plantait pour ainsi dire plus d’arbres dans les rues de notre agglomération toulousaine.

Reste que planter des arbres le long des rues n’est pas chose facile. c’est même d’une difficulté technique extrême. On ne peut pas planter un arbre n’importe où. Il faut prendre garde à ce qu’il n’y ait pas de fils électriques ou téléphoniques, qu’une gaine électrique ou un tuyau d’eau ou de gaz ne soit enterré, sans compter la diminution des places de stationnement. Et puis il faut tenir compte de l’entretien, avec la chute des feuilles ou des branches.

Cet exemple, qui à première vue, paraît simpliste, montre que le chemin est encore long. Il devra aussi être collectif, porté par chacune et chacun dans son quartier. Car plus qu’une évolution politique et technique, c’est une révolution culturelle qu’il faut initier dans toutes les strates de la société : laisser des zones en terres sur les trottoirs, sur des bouts de place, dans des cours de recréation pour limiter le phénomène de l’albedo (le réchauffement par le soleil), est loin d’être facile. Ce sont des petits combats qui vont demander du temps. Raison suffisante, pour communiquer de façon forte et visible en direction de la population.

En ce qui concerne la valorisation du maraîchage, des jardins potagers ou des espaces boisés en zone urbaine, la ville de Toulouse a pris des mesures dans la révision du PLU (en cours). Mais nos propositions n’ont pas été prises en compte en ce qui concerne la Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) qui concerne plutôt les communes périphériques et même surtout de seconde couronne.