Lors du Conseil communautaire du Grand Toulouse du 19 novembre, j’ai défendu au nom des élus Europe Ecologie - Les Verts et des élus Communistes, Républicains et Citoyens un voeu en faveur de la suppression des vols de nuit à l’aéroport de Toulouse-Blagnac.
Je vous livre ici une retranscription de ma prise de parole, et vous invite à télécharger le texte du voeu, disponible sous ce billet.
Et pour savoir ce qu’il est advenu du vote de notre assemblée, je vous renvoie au communiqué que nous avons diffusé après le Conseil.
"Monsieur le Président, Cher(e)s collègues,
L’objet du voeu que nous proposons aujourd’hui est d’exprimer une position claire de l’ensemble des élus de la communauté urbaine, en faveur de l’arrêt des vols de nuit sur l’aéroport de Toulouse Blagnac. Il s’agit de nous désolidariser de la position prise par la préfecture le 4 novembre dernier. En effet, la Commission consultative de l’environnement de l’aéroport de Toulouse Blagnac devait conclure sur la question des vols de nuit, après de nombreuses années de réflexion et de réunions, et la réalisation d’une étude importante (BIPE) qui analyse l’impact socio-économique de la suppression des vols de nuit.
Or :
malgré la prise de position des élus de la Ville de Toulouse lors du Conseil municipal du 18 décembre 2009 ;
malgré celle du Conseil Général par la voix de son Président ;
malgré celle du Conseil Régional par la voix de son Président ;
malgré la position claire de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui reconnaît l’impact réel sur la santé de ces nuisances sonores :
La Commission Consultative de l’Environnement de l’Aéroport de Toulouse Blagnac a conclu que pour des raisons économiques, il ne fallait surtout pas supprimer les vols de nuit.
Elle a proposé en échange, et pour répondre à la demande de dizaine de milliers d’hommes et de femmes de notre agglomération, des modifications à la marge qui ne répondent absolument pas au problème de santé environnementale soulevé.
Elle a donc refusé de répondre favorablement à la demande de « couvre-feu » de l’aéroport entre 0h et 6h du matin.
Il est vrai que concernant l’impact économique d’une telle décision, on a pu entendre et lire beaucoup de choses. C’est ainsi qu’un compte rendu de la commission permanente affirmait qu’une telle décision mettrait en danger l’économie de notre agglomération et même celle de Midi-Pyrénées !
Alors, que dit cette fameuse étude BIPE qui doit nous éclairer sur la question ? Pour commencer, elle oublie l’impact de ces activités sur la santé publique. Mais ne lui jetons pas la pierre, ce n’était pas son sujet.
Ce que nous dit cette étude :
Que l’on dénombre 20 mouvements entre 22h et 6h du matin.
Que la suppression de ces mouvements entraînerait un manque à gagner pour la plate forme aéroportuaire de 7% du chiffre d’affaire.
Que si on limite la définition de « la nuit » à la période de 24h à 6h du matin, alors ce ne sont plus que 7 mouvements qui seraient supprimés. L’impact de ces suppressions sur le chiffre d’affaire en serait donc d’autant minimisé.
Voilà, donc, mesdames et messieurs ce qui risque de mettre en péril l’économie de notre région Midi-Pyrénées : 7 décollages ou atterrissages en moins à l’aéroport Toulouse Blagnac.
Il serait bien inquiétant que la compétitivité de notre agglomération et de notre région soit suspendue au maintien de 7 vols de nuit sur l’aéroport de Toulouse Blagnac…
Ce que ne dit pas cette étude :
Que puisqu’une journée de 24h est un cycle continu sans rupture physique entre jour et nuit, on peut envisager certes, de supprimer des vols, mais aussi, si nécessaire, de les déplacer sur les 18 autres heures de la journée. Ceci minimiserait encore l’impact économique des suppressions nocturnes que nous demandons.
Que si l’impact économique finement et objectivement étudié, comme cela a été fait, serait moindre que ce que l’on pouvait penser, les effets sur la qualité de vie de plusieurs dizaines de milliers d’hommes et de femmes seraient eux extrêmement importants : il s’agit ici de gagner le droit à 6 heures de sommeil continues.
Pour conclure
Avant tout, je dois préciser qu’un amendement nous a été demandé par le groupe socialiste, de manière à exclure du « couvre-feu » les avions dont les vols relèvent d’une mission de service public. Soucieux, nous aussi, d’assurer la continuité du service public, nous aurions volontiers souscrit à cette demande, si elle avait été plus précise.
Aussi, nous faisons nous même une contre proposition à cet amendement, en proposant d’ajouter à la fin du voeu initial ce qui suit : « que la possibilité serait laissée, pour le service de la poste, de maintenir de façon transitoire ses vols de nuit, mais juste le temps nécessaire et suffisant pour que des études soient faites afin de trouver une ou des solutions alternatives et efficaces. » Cela pour des raisons de continuité du service public.
A l’heure où nous parlons tous, toutes couleurs confondues, de développement durable, voter ce vœu serait non seulement montrer que nous avons pris la mesure des enjeux, mais que nous appliquons dans nos arbitrages cette notion fondamentale. En prenant en compte tout à la fois la dimension sociale, environnementale et économique, avant toute décision politique.
Or force est de constater que la décision prise à la préfecture ce 4 novembre 2010, n’a pas suivi cette logique. C’est donc une véritable prise de position de chacun de élus de notre collectivité que nous proposons aujourd’hui, pour l’arrêt total des vols de nuit de 24h à 6h du matin."
Crédits I Nous contacter I Espace privé I Site propulsé par SPIP I RSS 2.0 |