Plat de substitution au porc à Toulouse, repas « hindou » à Cugnaux… À chaque commune son choix. Le maire de Castanet vient lui d’imposer un menu unique au nom de la laïcité.
C’est un pavé dans la mare que vient de lancer en cette rentrée scolaire le maire Modem de Castanet, Arnaud Lafon, qui n’en est pas à son coup d’essai : en raison du « strict respect des règles de laïcité », explique-t-il, il a décidé qu’il n’y aura plus qu’un seul et même menu dans les maternelles et primaires de la ville. Exit donc les repas sans porc et végétariens.
« La religion, c’est dans la sphère de la vie privée, elle ne doit pas concerner le service public », affirme Arnaud Lafon qui s’appuie sur une circulaire du ministère de l’Intérieur diffusée en août. Le maire de Castanet s’est engouffré dans la brèche et proclame sa volonté de « stopper la dérive communautaire dans l’école publique ». La manif récente d’une cinquantaine de parents ne l’a pas fait plier : sur 900 repas servis chaque jour, il y en avait 47 sans porc et 52 sans viande, « 11 % », observe le premier magistrat.
Manif à Reynerie
À chaque commune, ses solutions. A Toulouse, où près de 30 000 repas sont élaborés quotidiennement puis servis dans 210 écoles, une solution simple a été adoptée : un plat alternatif au porc, en général de l’œuf ou du poisson. « Ce n’est pas réservé à une catégorie particulière d’enfants, indique Elisabeth Belaubre, adjointe au maire. Au début du mandat, nous avons eu des demandes pour le halal, techniquement ce n’est pas possible et politiquement nous sommes contre. »
Mais le débat resurgit : jeudi, devant les écoles Gallia et Satie du quartier Reynerie, un collectif manifeste pour des repas végétariens, le même collectif qui s’est mobilisé pour « protester contre l’exclusion des femmes voilées dans les sorties scolaires ». Sur le végétarien, Elisabeth Belaubre y travaille. « Notre objectif, c’est un par mois. Mais un menu alternatif, c’est techniquement impossible, ajoute l’adjointe qui prévient qu’elle ne décidera pas « sous la pression de végétariens ou de qui que ce soit qui se cache derrière. »
Autre ville, autre cas de figure, à Cugnaux, la cantine (1 300 repas par jour) propose aussi des « menus indous et musulmans », précise le maire PRG Philippe Guérin. Car pour lui, avance-t-il, « la laïcité, ce n’est pas l’autarcie, c’est le respect de la culture des autres dans le cadre de la loi républicaine. »
La nouveauté de la rentrée dans les cantines toulousaines, c’est l’instauration d’un menu différent à la maternelle et au primaire. « Cela permet de réduire d’environ de moitié les tonnages de produits livrés chaque jour et cela encourage donc les producteurs locaux qui avaient du mal à fournir de telles quantités », explique Elisabeth Belaubre. Car dans la Ville rose, l’enjeu porte moins aujourd’hui sur les repas alternatifs que sur l’amélioration de la qualité. Depuis 2008, le bio a fait son arrivée dans les assiettes des petits toulousains, c’est-à-dire des produits frais, locaux et de saison. « Il y a une des cinq composantes du repas qui est bio chaque jour. Et ce plat est identifié », souligne l’adjointe au maire en charge de la restauration qui se félicite d’avoir dépassé, sur ce sujet, les objectifs du Grenelle de l’environnement.
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