Le dossier sensible « grand contournement » avait été classé en juin 2008 par le ministre de l’Écologie de l’époque Jean-Louis Borloo. Selon lui, cette idée de créer une deuxième rocade afin de capter le flux de transit sur le périphérique actuel ne répondait pas « à une utilité publique » et ne correspondait pas « aux nouveaux enjeux de développement durable » dictés par le Grenelle de l’Environnement. Pratiquement quatre ans plus tard, l’ancien maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a relancé la réflexion en déposant un voeu au conseil communautaire du jeudi 9 février dernier afin qu’un programme d’études soit inscrit au Plan de déplacement urbain (PDU). Un voeu qui relance dans tous les cas le débat sur les options déjà proposées pour traiter le problème des bouchons dans l’agglomération toulousaine.
« La rocade actuelle doit être totalement dédiée aux besoins du quotidien. On doit donc y éliminer le trafic de transit en créant un deuxième anneau de rocade à 20 km à l’Est de Toulouse. Ce deuxième anneau, en plus de capter le trafic de transit, aurait aussi le mérite de capter une partie du trafic d’échange mais aussi de structurer l’aménagement du territoire périurbain en redéployant l’activité économique », explique Jean-Luc Moudenc. Le projet a des avantages, il pourrait faciliter le lien entre Toulouse et les autres métropoles régionales que sont Montauban, Albi ou Castres. En revanche, il ne délesterait Toulouse que de g à 15 % de son trafic, soit 25000 à 30000 véhicules par jour alors que 270000 véhicules pourraient y circuler dans 10 ans. « On ne gagnerait que 6 à 8 minutes par ce nouveau tracé ce qui est très peu. Et imaginez les conséquences pour les habitants traversés par cette nouvelle autoroute en terme de nuisances sonores et de qualité de l’air… », remarque l’élu Vert de Toulouse, Régis Godec.
Coût estimé : entre 580 millions et 1,2 milliards d’euros.
L’idée est sortie du chapeau du sénateur-maire de Revel Alain Chatillon, il y a quelques mois. Pourquoi ne pas créer un étage sur la rocade actuelle. « Grotesque et inefficace », s’étrangle Régis Godec. Irréalisable, assurent les élus du Grand Toulouse. Le sol toulousain serait-il adéquat à accueillir un étage ? Comment gérer l’entrée des voitures dans la ville ? Autant de questions qui restent en suspens et qui nécessiteraient des réponses extrêmement coûteuses.
Coût estimé : non connu.
Actuellement, les 3/4 du périphérique toulousain sont à 2X3 voies. Manque seulement la section située entre Rangueil et le Palays, toujours en 2X2 voies. Or, c’est là que passent le plus de voitures… L’attente immédiate se situe donc déjà à ce niveau avec un investissement raisonnable. Reste maintenant aux collectivités et à l’État de s’entendre pour savoir quelle va être la part de chacun dans le financement de ce chantier.
Coût estimé : 50 millions d’euros.
C’est le choix qu’a opéré la municipalité en place à Toulouse. 1,9 milliard d’euro va être consacré au Plan de déplacement urbain (PDU) auquel les commissaires enquêteurs viennent de donner un avis favorable. Pour, Régis Godec, il faut aller encore plus loin. « Beaucoup de choses pourraient être faites. On peut imaginer des navettes de train beaucoup mieux cadencées qu’actuellement, ce qui permettrait d’atteindre Toulouse sans prendre sa voiture. Pourquoi ne pas créer un nouveau boulevard urbain multimodal en prolongeant la rocade Arc-en-Ciel vers l’A64, ce qui permettrait de connecter un bus rapide au train de Muret, à la voie du Canal Saint-Martory, au futur Bus à haut niveau de service en provenance de Tournefeuille et pourquoi pas à la ligne de tram T1, il y aurait aussi la possibilité d’utiliser du bus rapide sur la voie d’arrêt d’urgence de la rocade en cas de bouchons », énumère l’élu qui souhaite à l’avenir « du transport longue distance ».
Coût estimé : 1,9 milliards d’euros et plus.
David Saint-Sernin
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