Car pour accueillir cette compétition, notre Ville va se plier aux exigences exorbitantes imposées par le cahier des charges de l’UEFA. Les travaux de restructuration du stadium prévoient en effet une nouvelle billetterie, des sièges en coques plus espacés et plus larges pour les VIP (mais pas pour le spectateur lambda), des espaces presse et caméras supplémentaires... Le tout pour un investissement évalué à 60 millions d’euros, dont l’Etat ne financera pas plus de 10%. Et pour les besoins d’une compétition très temporaire : un ou deux matches à Toulouse, avec des retombées économiques tout aussi éphémères et difficiles à chiffrer, de l’aveu même des partisans de la candidature de Toulouse. Par ailleurs, le stadium compte actuellement 36 000 places, une capacité d’accueil qui avait permis à Toulouse de participer aux Coupes du Monde de foot et de rugby, en 1998 et 2007. A l’issue des travaux, il en aura 5 000 de plus, alors que les matches du TFC en remplissent laborieusement 20 000 en moyenne. En 2030, faudra t-il malgré tout porter la capacité du stadium à 60 000 places, pour l’adapter à la course au gigantisme du sport-business ?
Avec la décision de l’UEFA de porter le nombre des villes d’accueil de 9 à 11, des voix saluent un retour à « l’équité » et à la « justice ». Pour notre part, nous considérons que ces principes reposent avant tout sur un usage juste de l’argent public. Or en tant que contribuables, les Toulousains vont pourtant payer cette restructuration 4 fois, via les contributions publiques prévues : celle de la Ville, celle du Département, celle de la Région et celle de l’Etat… à quels engagements de notre majorité devrons-nous renoncer en contrepartie, en matière de transports en commun, de projets urbains, de développement économique, de logement,... ? Tandis que la participation des acteurs privés au financement de la restructuration n’est pas chiffrée à ce jour… pour une opération qui ne fait pas partie des engagements pris par notre majorité devant les Toulousains.
Nous regrettons donc que Toulouse n’ait pas suivi l’exemple d’autres grandes villes, auxquelles le ballon rond ne fait pas perdre la boule. C’est le cas de Strasbourg ou de Nantes, qui avaient eu eu la sagesse de retirer leur candidature, pour investir dans des projets qui répondent réellement aux besoins quotidiens de nos concitoyens.
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