Toulouse, une ville à la campagne ? Deux fois plus étendue que Marseille ou Lyon, la Ville rose (118,3 km2) s’est progressivement dotée de terres agricoles, sur une surface avoisinant les 300 hectares. Ces espaces sont en majorité constitués de terrains non constructibles (terres inondables en bordure de la Garonne, bassins de rétention d’eaux de pluie), mais pouvant être destinés à l’édification d’ouvrages d’art ou à la création d’espaces verts.
Une « opération vitrine ».
Les terres situées à proximité des usines Airbus, au nord de la ville (soit quelque 80 hectares), sont susceptibles d’être, à terme, vouées à l’urbanisation. Ailleurs, la collectivité entend consolider la vocation agricole du site, principale ment destiné à la culture de blé, de colza et de chanvre, ainsi qu’à la vigne (25 hectares). Depuis 1976, cet espace est géré par la régie municipale. « L’idée est de valoriser et de pérenniser ce domaine, déclare Elisabeth Belaubre, déléguée à la régie agricole et au service de restauration scolaire. Il s’agit de transformer en ceinture verte agricole ce qui est aujourd’hui une simple réserve foncière. Le passage au bio est une "opération vitrine", qui contribuera à structurer la filière et à assurer, en partie, l’approvisionnement en blé bio de la cuisine centrale. La démarche se veut exemplaire, notre collectivité cherchant à donner la preuve qu’il est possible de produire et de consommer "local". Elle a aussi une visée pédagogique et sera largement promue auprès de la communauté scolaire », poursuit l’élue écologiste.
Pilote de l’initiative, la fédération régionale de l’agriculture biologique (Frab) a réalisé le diagnostic préalable au printemps dernier. La conversion au bio, qui s’étalera sur trois ans, s’engage cet automne avec l’introduction de rotations longues : pour éviter l’appauvrissement des sols, le type de culture varie chaque année, une même culture ne revenant que tous les cinq à sept ans. « La conversion n’est pas une simple substitution de moyens mécaniques à des moyens chimiques, mais un réel changement de l’ensemble du système d’exploitation, souligne Pascal Lachaux, chef de projet pour la Frab de MidiPyrénées. La mise en place d’une rotation longue est indispensable pour redonner à la terre sa richesse organique et assurer une bonne gestion des mauvaises herbes, compte tenu de la suppression des désherbants et du remplacement des engrais chimiques par des engrais verts. »
Davantage de main d’oeuvre.
Le nouveau plan de rotation des
cultures, en cours de définition, fera
varier les dates de semis (cultures
d’automne, de printemps et d’été)
et les systèmes racinaires (aux besoins en éléments minéraux
différents). L’objectif prioritaire est de
planter 90 hectares de blé pour pouvoir satisfaire les demandes de la
cuisine centrale ; lentilles et soja sont
également au programme.
Les mauvaises herbes seront traitées
par des moyens mécaniques (herse
étrille, bineuse), ce qui nécessitera
le recours à une main d’œuvre
supplémentaire. « Le passage au
bio induit habituellement une augmentation de 30 % des besoins en
personnel. Ce sera bien plus dans le
cas du domaine agricole de la ville
de Toulouse, du fait de la parcellisation des terres », pressent Pascal
Lachaux. Composée d’agriculteurs
en activité, l’équipe de la Frab a déjà
entamé un important plan de formation auprès des six agents de la
régie municipale.
La cuisine centrale distribue, chaque jour, 26000 repas dans les 200 écoles de la ville. Depuis la rentrée 2008, un repas sur cinq est entièrement confectionné à partir de produits labellises « AB ». La ville remplit donc déjà l’objectif du Grenelle de l’environnement, qui vise 20% de repas bios dans la restauration collective en 2012. L’approvisionnement en pain nécessite pour chaque repas une tonne de blé, transformé en farine de type T80 semi complète. La production annuelle des 90 hectares de la régie municipale permettra de couvrir plus de 20% des besoins en farine en 2012 et 100% dès 2015.
Laurence Lafosse
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