On ne peut pas avoir le fromage et le dessert en même temps ». C’est par cette métaphore gourmande que Pierre Cohen a tranché le devenir de la gestion de l’eau à Toulouse pour les dix prochaines années. Entre le retour en régie directe en 2015 ou le maintien de la délégation de service public à Veolia jusqu’à l’échéance du contrat en 2020, avec une baisse immédiate du tarif de l’eau à la clef, l’édile socialiste a choisi. Ce sera « le fromage » en 2012 sous la forme d’une baisse du tarif de l’eau de 25 % et « le dessert » en 2020, avec le retour en régie directe. Scénario qui sera, sauf coup de Trafalgar, validé par la Communauté urbaine le 12 février.
La « raison » municipale
Mais au juste, que cache le
"fromage » ? Après négociations, Pierre Cohen a donc
obtenu une baisse de 25 % qui
se limite au prix de l’eau et ne
prend pas en compte la part de
l’assainissement. De fait, la facture des usagers ne diminuera
en réalité que de 10 à 12 %, ce
qui représente 42centimes de
moins par m3. Là où un retour
en régie directe aurait, selon Eau
Secours 31, permis de diminuer
la note de 30 %. Une baisse également en deçà des 39 % obtenus par la commune d’Anglet
dans une négociation similaire.
Pourquoi, alors, Pierre Cohen n’a
pas tranché en faveur du retour
en régie directe dès 2015 ? Deux
arguments ont été avancés. La
mairie aurait dû payer des pénalités à Veolia pour un montant
allant de 9 à 41 millions d’euros
et surtout, elle aurait perdu la
redevance annuelle de 5 millions d’euros que lui verse le
délégataire. « Ce qui nous aurait
entraîné à augmenter la pression fiscale » argue Pierre Cohen.
« Faux », avance Eau Secours 31,
qui se base sur l’exemple castrais
où le maire a cassé le contrat
avec Veolia sans payer la moindre indemnité (l’affaire est néanmoins devant les tribunaux).
Pour les partisans du retour en
régie dès 2015, le verre est donc
clairement à moitié vide, voire à
sec. C’est le cas pour Lucien Sanchez, d’Eau Secours 31, qui reproche à la municipalité d’avoir « lié
la baisse du prix de l’eau à la
durée du contrat ». Même son de
cloche chez les élus Verts, pour
qui un retouren régie directe dès
2015 est juridiquement possible et économiquement souhaitable ».
De son côté, Veolia se montre
« très satisfait d’aller au terme
de notre contrat ", explique Pierre
Dissaux. Nous employons près de
300 collaborateurs sur ce service
public qui sont aussi des Toulousains, il ne faut pas l’oublier ».
Colomiers etToumefeuille restent donc pour le moment les
deux seules communes de la
Communauté urbaine en régie
directe. Il faudra sans doute
attendre 2020 et « le dessert »
Toulousain pour qu’une politique de l’eau à l’échelle communautaire se mette en place.
David Saint-Sernin
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