L’une des premières décisions de Jean-Luc Moudenc aura donc été de supprimer le projet d’ouverture de la Maison de l’Image dans le quartier de la Reynerie.
Certes, ce projet pouvait certainement être amélioré et le processus de concertation qui a été mené avec les acteurs culturels et avec les habitants du quartier aurait mérité d’être amplifié. Un travail de pédagogie aurait été nécessaire pour faire connaître les Arts Numériques, discipline naissante en renouvellement constant et pour l’instant peu reconnue.
Ce projet n’avait pourtant pas été critiqué par M. Moudenc lorsqu’il siégeait dans l’opposition, et pendant la campagne des municipales. En septembre 2013, il y a à peine 8 mois, il votait même la délibération de programmation budgétaire de cet équipement culturel emblématique.
Aujourd’hui, il prend prétexte des économies budgétaires pour annuler cet investissement et propose l’ouverture d’une maison de quartier. Mais à aucun moment il ne prend le soin de préciser quelles seraient les fonctions de cette maison de quartier, comment elle fonctionnerait en complémentarité du Centre Culturel Alban-Minville, du Centre d’Animation Reynerie, de la Médiathèque Grand M, ou des locaux mutualisés de l’ex-bibliothèque gracieusement mis à disposition des associations du quartier au sein de l’atelier B.
Lors des débats du dernier conseil Municipal, Sacha Briand a lui-même mis à mal cette suggestion en précisant qu’en lieu et place de la Maison de l’Image, on pouvait imaginer un équipement sportif (à 300 m du gymnase), une structure économique (dans une ZFU saturée en bureaux vacants), un équipement culturel, ou « que sais-je encore ». Ainsi, la municipalité fait l’aveu qu’elle n’a pas de projet emblématique pour le quartier de la Reynerie après 6 années d’opposition. Les habitants du quartier apprécieront.
Cette décision est d’autant plus étonnante qu’elle va à contre-courant de la méthode que M. Moudenc prétend appliquer au travers de l’audit sur les finances de la Ville. Cet audit aurait officiellement pour fonction de porter un regard objectif sur les finances de la Ville et permettre de prendre les décisions nécessaires en toute connaissance de cause. En vérité, c’est bien d’un habillage politique qu’il s’agit, puisque la nouvelle majorité ne cesse de prendre des décisions d’annulation de projets avant que les conclusions ne soient rendues.
Sur le plan budgétaire, le projet était chiffré à 18 Millions d’Euros HT en 2009, dont 9 Millions simplement étaient à la charge de la Ville. Le projet architectural est lancé, les travaux d’aménagement et de dévoiement des réseaux sont effectués, des marchés de travaux ont été engagés.
Il a d’ailleurs fallu que j’intervienne en séance du Conseil pour que l’adjoint aux Finances ne confirme que les marchés avaient été passés avec les entreprises et nous communique le montant des frais liés à cette décision unilatérale d’annulation. Cette décision coûtera donc plus de 2 Millions d’Euros (Dont 500 000 de pénalités) pour des travaux non réalisés. Les contribuables toulousains apprécieront ce gâchis.
C’est donc, une nouvelle fois la Culture et la Politique de la Ville qui font les frais de l’improvisation budgétaire du nouveau Maire de Toulouse. Il faudra rester attentif sur ces six années à venir pour voir quelle politique culturelle va se dessiner, mais l’inquiétude est grande parmi les acteurs toulousains de voir ce secteur de l’action publique passer au second plan.
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