Monsieur le Président,

A plusieurs reprises au mois de juin, vous avez annoncé que des travaux seraient engagés cet automne pour permettre aux voitures d’emprunter l’itinéraire de la Liaison Multimodale Sud-Est.

Nous nous interrogeons sur ces annonces, qui ne précisent pas sur quelle partie du tronçon vous souhaiteriez favoriser l’utilisation de la voiture.

Nous supposons que la partie située dans l’Université n’est pas concernée puisque vous avez voté le 19 novembre 2010 la déclaration de projet sur ce tronçon, décision que personne n’a critiquée à notre connaissance. Nous supposons donc que vous souhaitez autoriser le passage des véhicules sur le pont qui permet le franchissement de l’A620 et qui relie la rue Tarfaya à l’Avenue Didier Daurat.

Cette annonce nous surprend car elle n’a pas été débattue au sein des instances de gouvernance et n’a fait l’objet d’aucune étude à ce jour.
Aucune étude ne démontre qu’une ouverture de ce tronçon aux véhicules permettrait une amélioration des conditions de circulation dans cette zone de l’agglomération.
Au contraire, il est permis de penser que ce projet ouvrirait un itinéraire de délestage pour un certain nombre de véhicules qui voudraient éviter des axes encombrés aux heures de pointe.

Finalement, ce projet dégraderait les conditions de vie et de circulation des habitants et des usagers des zones concernées, aurait vraisemblablement des répercussions sur le trafic des bus, et nuirait à l’attractivité des lignes qui empruntent l’itinéraire dédié.
Ce serait une aberration, alors même que l’ouverture de la LMSE avait pour objectif d’améliorer la desserte en transports en commun de ces zones.

La collectivité que vous présidez a signé en 2008 à l’unanimité un protocole transactionnel avec les associations Veracruz, Les Amis de la Terre Midi-Pyrénées et l’association Vélo. L’engagement consistait à "dédier le pont reliant le site de l’Aérospace Campus au complexe scientifique de Rangueil exclusivement aux transports en commun, aux piétons, aux cycles et autres modes doux de déplacement. En conséquence, le pont en cause ne comportera pas de voie ouverte à la circulation générale ni de voie d’accès à celle-ci.".
Ce protocole engage la collectivité juridiquement et moralement.

Pour toutes ces raisons, nous vous demandons d’abandonner ce projet.

Depuis votre élection, nous avons noté plusieurs prises de position, qui, à l’encontre de l’évolution des politiques publiques des autres grandes agglomérations, apparaissent comme défavorables aux transports en communs et aux modes doux.

Ces incitations à l’usage de l’automobile nous semblent en totale contradiction avec la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique et la pollution atmosphérique.
Nous espérons que vous saurez prendre en compte ces enjeux essentiels de santé publique en cette rentrée de septembre 2014.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, nos sincères salutations.