Lors de la séance du 15 mai du conseil de la Communauté urbaine du Grand Toulouse, les élus Verts ont voté une délibération qui porte création de la Zone d’aménagement différé (ZAD) Saint Martory, à Cugnaux (vous télécharger la délibération en bas de ce billet).
Il s’agit de créer, au débouché de la voie du canal de Saint-Martory, un secteur où le Grand Toulouse dispose, pour une durée de quatorze ans, d’un droit de préemption sur toutes les ventes. L’objectif est d’y réaliser un projet urbain –qui n’est pas encore précisé.
Or, la voie du Canal Saint-Martory est la pénétrante routière que le Conseil général propose depuis quinze ans afin d’amorcer un contournement routier à l’ouest de l’agglomération, entre Lèguevin et Portet. La prolongation de cette voie permettrait de réaliser le futur hyper centre commercial des portes de Gascogne.
Je vous expliquais dans mon précédent billet la part du travail de fond, celui que les élus font assis autour d’une table ronde ou penchés sur un coin de bureau. Et, en ce qui concerne la ZAD de Saint-Martory, le sens de mon vote au conseil - et de celui de l’ensemble des élus Verts - ne peut être compris si l’on ne sait ce qui s’est passé pendant des réunions plus techniques :
En tant que secrétaire de la commission Aménagement et politique foncière du Grand Toulouse, j’ai accepté le principe de cette réserve foncière, mais j’y ai opposé une condition : que l’on parle là d’un boulevard urbain.
Je pense en effet qu’un boulevard urbain permet d’arrêter l’étalement urbain de trois manières :
En desservant les zones denses habitées des centres villes des communes concernées.
En préservant les zones agricoles, vertes ou peu denses situées entre les communes, puisqu’on traverse ces zones mais que l’on ne s’y arrête pas.
En favorisant la circulation douce, par une limitation de la vitesse autour de 30 à 50 km/h.
Mais le boulevard urbain doit aussi s’accompagner d’un urbanisme digne de ce nom, qui permette une vraie vie de quartier :
Le boulevard idéal est composé d’une voie de bus, d’une voie automobile, d’un voie vélo et d’un bon trottoir ; il n’est pas très large car on y circule à 30 km/h, ce n’est pas une autoroute.
Dans les zones centrales urbaines, l’habitat prévu doit être très dense et peut être élevé (entre trois et cinq étages), et il associe commerces et services en rez-de-chaussée aux habitations.
Dans ce secteur, le boulevard urbain idéal doit passer par la route de Saint Simon et le cœur de Cugnaux, puis Villeneuve.
Or la pénétrante de Saint Martory est le prochain gros chantier routier. Il sera à mettre au bilan de cette mandature. Telle qu’elle est conçue aujourd’hui par le conseil général, cette autoroute urbaine extravagante n’est plus conforme aux politiques publiques que l’on peut envisager aujourd’hui. Nous nous devons donc de l’arrêter et d’y substituer un autre projet, celui de boulevards urbains.
Et maintenant que cette délibération est votée, les élus Verts doivent rester attentifs à ce qu’aucune subvention ne soit allouée à des projets qui diffèreraient d’un boulevard urbain.
Et qu’en est-il de la Zone d’aménagement différé qui se trouve au débouché de la voie du canal de Saint-Martory ?
Pour l’instant, il y reste les derniers élevages laitiers du coin.
La réalisation d’un boulevard urbain plus proche du cœur d’agglomération les laisserait ruminer en paix !
Crédits I Nous contacter I Espace privé I Site propulsé par SPIP I RSS 2.0 |