Voici des extraits d’une interview donnée à Radio Occitania (88.3), alors que je représentais le maire lors de l’inauguration d’un petit immeuble HLM (Résidence Bonnefoy, 1 rue Dieu) dans mon quartier du faubourg Bonnefoy.
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Il s’agit de quelques idées fortes portant sur la ville que l’on voudrait, à la fois socialement juste, belle à vivre et ancrée dans son histoire pour s’inscrire dans la durée. Dans l’exemple de ce petit immeuble, je suis :
En accord complet avec notre nouvelle municipalité qui donne priorité aux bailleurs sociaux (sociétés HLM) et non aux promoteurs pour construire les logements aidés.
En accord avec le projet réalisé, emblématique d’un renouvellement urbain de petite taille (3 étages, 8 appartements) inséré dans un quartier vivant.
En accord avec le plan des appartements, en particulier le choix du chauffage central individuel au gaz, qui nous change de la plupart des réalisations utilisant l’électricité d’origine nucléaire, source de tant de déboires financiers pour les familles à faible revenu et danger pour notre planète.
En accord avec la mixité interne dans l’immeuble, avec des appartements allant du très social (300 euros par mois) au logement conventionné (900 euros par mois).
En accord avec la mixité de l’immeuble par rapport aux immeubles voisins.
Par contre, il y a débat sur l’emprunte architecturale du nouveau bâtiment. Habitant du quartier, je vois petit à petit disparaître les immeubles caractéristiques du faubourg Bonnefoy, avec les encadrements de portes et de fenêtres en brique foraine toulousaine, leur toit en tuiles canal, escalier collectif en bois et leurs petits jardins collectifs à l’arrière. Ils sont remplacés par des immeubles au standard international :
Parallélépipèdes rigides en béton banché.
Rez de chaussée servant de parking.
Escalier collectif en béton tristounet.
Jardin goudronné pour créer une place de parking par appartement.
Façades uniformes et enduites, sans aucune corniche et qui seront très rapidement tachées de coulures grises.
Volets roulants et fenêtres en PVC blanc.
Et ce résultat, esthétiquement très très pauvre aura été obtenu en détruisant le bâti initial fait de matériaux durables : chaux, brique et tuile de terre, plafond et escalier de bois, paroi de galet. Le tout transporté dans des décharges et remplacé par des matériaux extrêmement énergivores (souvent consommateurs d’énergie nucléaire), dangereux pour la santé et non durables : béton, placoplatre, PVC, laine de verre et quantité d’additifs chimiques divers dont personne ne peut assurer l’innocuité.
Pourtant, on sait rénover les bâtiments existants et les surélever en respectant le bâti, cela s’appelle l’écoconstruction.
Cela demande des choix politiques d’écologie urbaine.
En tant qu’élu Vert, j’essaie de convaincre partout où je le peux, mais le travail est énorme, sachant que les professionnels ont été formés pour tout refaire à neuf en faisant passer au second plan la qualité des matériaux et l’esthétique urbaine. Et le tout s’inscrit dans un rapport de force politique français favorable à tout ce qui favorise le productivisme, même au prix de la santé de nos enfants et de la beauté des villes que nous leur laisserons.
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