Pourquoi ne pas instaurer des « bateaux bus » sur la Garonne ou sur le canal du Midi ? Le débat ressurgit avec le retour des navettes fluviales de la Foire expo, qui rencontrent un franc succès auprès du public. « Nous avons transporté une centaine de passagers pendant ce week-end » indique Richard Munos, patron de Toulouse Croisières et du bateau « Le Capitole » qui fait la liaison entre le Port de l’Embouchure, le quai de La Daurade et le Parc des expositions. « L’an dernier, ce n’était pas terrible, mais cette année il fait beau, le niveau d’eau est bon et surtout nous avons pu obtenir la création d’un petit espace portuaire avec la bonne volonté de tous. Les Voies Navigables de France ont prêté le ponton, la mairie a nettoyé les berges et prêté la passerelle, la Foire expo a détaché une personne pour accueillir les passagers… ». Hier la navette de 15 heures avait presque une heure de retard à l’arrivée au Parc des expos, mais la dizaine de voyageurs qui a débarqué près de l’esplanade gourmande avait l’air ravie. « C’est une super idée, dit Jacqueline, partie des Ponts-Jumeaux avec son amie Caroline. On en a profité pour faire une petite croisière, on a passé une écluse et vu des goélands ». « Des navettes toute l’année avec des horaires fixes, ce n’est pas possible, explique Richard Munos, car la Garonne n’est pas un fleuve tranquille. On est davantage intéressés pour des actions ponctuelles ». Le patron du bateau « Capitole » a d’ailleurs écrit un courrier à Pierre Cohen pour solliciter l’autorisation d’utiliser « l’espace portuaire » du Parc des expos pour d’autres manifestations comme la rencontre Stade-Montpellier le 12 mai au Stadium où l’on attend 35 000 spectateurs et les demi-finales de rugby les 2 et 3 juin ».
Le projet d’un bateau bus, sérieusement étudié par Tisséo, semble tombé à l’eau. « Dans une logique de transport en commun, une navette fluviale n’est pas envisageable, dit Joël Carreiras président de la SMAT (Société de Mobilité de l’Agglomération Toulousaine). Les études n’ont pas été concluantes. Il y a des difficultés de navigation sur la Garonne liées aux risques de montée des eaux très rapide et le coût d’exploitation du transport fluvial est cinq fois supérieur à celui d’un bus. On a d’autres priorités, comme les liaisons interquartiers ». L’adjoint au maire chargé des déplacements et des transports ne ferme pas complètement la porte. « Peut-être plus tard, dans le cadre des aménagements proposés par l’urbaniste Joan Busquets ou quand le Parc des expositions déménagera et que l’île du Ramier sera transformée en zone de loisirs… ». À Toulouse, la navette fluviale ressurgit régulièrement, comme un serpent de mer. « J’aimerais relancer le sujet par le biais du Plan climat, indique Danielle Charles, élue Verts de Toulouse. Sur la Garonne cela paraît limité mais sur le canal du Midi il faudrait l’étudier ».
Sylvie Roux
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