Dans quelques années, les habitants du centre ville de Toulouse ne pourront plus se rendre en voisins au parc des expositions, sur l’île du Ramier. Un nouveau parc de 55 000 m2 de halls couverts, que le conseil municipal de Toulouse a approuvé hier en même temps que le réaménagement de l’île, va être construit d’ici 2014 sur un site de 50 hectares au fin fond de l’agglomération entre Aussonne, Beauzelle, Seilh et Cornebarrieu. Le projet n’est pas vraiment nouveau ; il est même dans les cartons depuis quatre ans, lancé conjointement par Martin Malvy, Pierre Izard et Jean-Luc Moudenc, lorsque ce dernier était maire de Toulouse.
Selon Thierry Cotelle, l’adjoint au développement économique qui a présenté le dossier hier, « cette grande réalisation portera Toulouse au niveau des grandes métropoles européennes ». Aujourd’hui septième site (hors Paris) en termes de surface, le parc toulousain se fait bouffer de l’exposant sur le dos par ses concurrents montpelliérains et bordelais. « La localisation au centre ville ne favorise pas la fréquentation, affirme d’ailleurs Thierry Cotelle. À Bordeaux et à Montpellier, la foire internationale attire deux fois plus de visiteurs. » Son déménagement permettrait également à la mairie de créer sur l’île du Ramier un « Central Park » à la Toulousaine, qui s’inspirerait du « Parc toulousain » aménagé au début du XXe siècle avec allées piétonnes et plantations.
Pas très chaud, les Verts se sont désolidarisés de la majorité municipale. Ils ont même voté contre, ce qui constitue une première pour un dossier de cette importance. Pour Jean-Charles Valadier (Les Verts), un nouveau parc des expos à Aussonne est « une fausse bonne idée » qui va accentuer l’étalement urbain et la circulation automobile. Et puis non seulement c’est loin, mais c’est aussi très cher, 300 millions d’euros selon les calculs des Verts qui réclament « un temps d’attente » et « un débat public ». Président du groupe écologiste, Régis Godec ajoute qu’il n’existe pas de plan de financement pour un parc dont la surface d’exposition resterait égale à l’actuelle, environ 40 000 m2.
Cohen : « On agit »
Au nom de l’opposition, Jean-Luc Moudenc approuve le projet ; mais à condition qu’il soit « exemplaire » en matière de développement durable et d’architecture, et qu’on fasse passer la ligne G du tramway par le pont du Stadium plutôt que par le pont Saint-Michel pour desservir le Ramier.
Thierry Cotelle précise le coût du projet : environ 200 millions d’euros et non 300. Pour Pierre Cohen, rien n’est arrêté, à part le principe. « J’entends dire que l’on ne fait rien, que ça stagne. Alors on agit » poursuit le maire visiblement irrité, affirmant qu’il n’existait nul autre site capable d’accueillir le futur parc des expos. « Il n’y en a qu’un, mais à l’époque on ne pouvait pas le savoir : c’est Francazal. Si on décidait maintenant de le faire à Francazal, ça repousserait de trois ans le déménagement. » Au regard des enjeux financiers, il y a urgence. Le marché des parcs des expositions et des congrès représente en France près de sept milliards d’euros, dont la moitié est dépensée sur place.
Le projet du nouveau parc des expositions de Toulouse Midi-Pyrénées porte sur 55 000 m2 de surfaces couvertes (40 000 m2 de surfaces d’exposition et une halle de convention de 15 000 m2) avec une capacité d’extension à 100 000 m2. Le parc organiserait des expositions, des conventions, des congrès et des spectacles, des gradins modulables permettant l’accueil du public sur des jauges similaires au Zénith ou au Palais des Sports. Coût : plus de 200 millions d’euros. Le site serait desservi par la route et le tramway, la ligne E étant prolongée.
Sébastien Marti
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