Décès de Pierre VIGUIE, compagnon de route des Ecologistes savoyards

Nous avons appris avec stupeur et une grande tristesse la disparition de notre ami Pierre VIGUIE, victime du Covid19.

Pierre a été un compagnon de route fidèle des écologistes, en particulier à des périodes où être écologiste n’était pas facile notamment dans une activité professionnelle comme la DDA ou la DDE de Haute Savoie.

Son souci, alors que la notion de transition écologiste était encore très loin d’avoir franchi le seuil de visibilité, a été très tôt d’imaginer un développement qui permette à des territoires beaucoup moins favorisés que les grandes stations de conserver une vie économique et sociale. Delà son soutien, hors des sentiers battus, au développement de petites stations, bien ancrées dans leur ruralité, à un moment où la neige était encore présente et où le réchauffement climatique était une notion inconnue. De nombreux territoires ruraux de Haute Savoie, du Haut Giffre aux Habères, ont ainsi pu connaître une phase de développement les faisant échapper à la dépopulation et au désert économique, sur la base de petites stations-village.

Dans ces périodes, où il fallait savoir slalomer entre les certitudes des administrations et une forme de radicalité environnementaliste, Pierre a fait preuve de ses qualités de négociateur, d’opportuniste éclairé. Cela ne lui a pas valu que des encouragements mais il exprimait ainsi son approche consensuelle dans certains cas, clivante dans d’autres, avec un sens très personnel de savoir manier les deux pour atteindre ses objectifs, entre-autre la préservation des terres agricoles.

Très engagé dans la vie politique, adjoint au maire PS de Meythet à l’époque de la gauche plurielle, aux côtés d’un maire communiste, conseiller municipal de Saint Jorioz plus tard, c’est dans le cadre de ses mandats de Conseiller Régional qu’il a rejoint le courant écologiste avec Brice Lalonde et Génération écologie, puis les Verts et Europe Ecologie.

Le choix de l’écologie comme ligne directrice de son action s’est fait à une période où il fallait être assez gonflé pour parier sur l’avenir d’un courant politique très minoritaire, dans un contexte général peu soucieux de l’avenir de la planète. Très tôt opposé à l’autoroute chablaisienne, il est resté constant dans son engagement.

Il est resté fidèle à ce choix également dans ses fonctions de commissaire enquêteur comme dans ses engagements associatifs, en particulier dans sa lucidité sur l’avenir des bords du lac d’Annecy auxquels il était particulièrement et amoureusement attaché en dynamisant les bonnes volontés avec pugnacité pour préserver les terres agricoles.

Nous devons aussi lui associer son épouse, Renée, médecin, militante engagée, soutien des luttes féministes et sociales aujourd’hui privée de son alter égo. Ils sont de ces couples qui entretiennent réciproquement la flamme de l’autre dans un souci de justice sociale et d’égalité.

Leurs engagements courageux et inlassables pour des causes dans lesquelles ils ont été parmi les précurseurs leur donnent une place à part dans de nombreux coeurs et ont galvanisé beaucoup d’énergies. Leur soutien apporté lors de nos combats politiques a compté parmi les plus fidèles et nous leur en sommes très reconnaissants.

Nous perdons un ami, un compagnon de luttes, un homme engagé, ambitieux pour son territoire, sa Région et la Planète, un humaniste amoureux de ses montagnes. À Renée, qui partageait sa vie et ses combats, nous exprimons toute notre sympathie.

Groupe local EELV Annecy.