VERT BAUDET : SOUTIEN A LA MOBILISATION DES SALARIÉ·ES


Le scandale des travailleurs pauvres
Une nouvelle fois, une mobilisation dans une entreprise textile de la région fait la Une. Les opérateur-rices de commande, qui travaillent dans l’entrepôt de la marque de puériculture, mettent à jour leur situation salariale : des niveaux de rémunération qui ne permettent plus de vivre dignement dans un contexte d’inflation. Depuis plusieurs années, le sujet des travailleurs pauvres a enflé dans notre pays. Des salarié·es, qui travaillent à temps plein, et pourtant ne peuvent plus pourvoir à leur besoin élémentaire. D’autres marques emblématiques ont été concernées par ce type de mobilisation des salarié·es de la logistique et d’entrepôt. Ainsi les employé·es de Camaieu (fermé depuis) avaient mis à jour le fait que certains d’entre eux malgré leurs 20 ans d’ancienneté étaient éligibles au complément de revenu par le RSA.

Le business model de la distribution est en cause
Les marques importent la majorité des produits qu’elles commercialisent, souvent en grand import (Asie du Sud Est). Leur modèle économique est basé sur la réduction des coûts à toutes les étapes : fabrication, logistique et commercialisation. Le prix à payer est une pression permanente qui impacte la qualité des produits, la qualité de vie des travailleur-ses. La vulnérabilité et la non-durabilité de ce modèle économique ont été maintes fois démontrée par les fermetures d’entreprises du secteur. Alors que ce modèle est présenté comme le seul rentable, on constate, chaque jour, qu’il ne tient pas ses promesses. Puisque cette rentabilité apparente réside sur le fait que c’est les salarié·es et l’environnement qui en payent le coût indirect.
L’eldorado de la logistique n’est pas si prometteur pour notre économie régionale
Le secteur de la logistique est présenté sans cesse comme l’avenir de notre territoire. Les métiers et niveaux de rémunération ne sont pourtant pas un eldorado pour ceux qui travaillent à la chaîne. Qui rêve de voir notre région se transformer en hub routier, pour permettre d’acheminer des marchandises ? Les métiers d’avenir sont ceux de la relocalisation des produits manufacturiers et de l’économie circulaire : diversifiés, qualifiés et porteurs de sens. C’est cette économie que les politiques publiques doivent soutenir sans réserve.
Les salarié·es de Vert Baudet ne sont pas que des grévistes, ils lancent l’alerte. Leur mobilisation, après tant d’autres, est le marqueur d’un système à bout de souffle. Un changement des pratiques dans ce secteur économique est absolument nécessaire.

C’est pourquoi, nous appelons à :

  • Soutenir les salarié·es en grève : Les salarié·es doivent obtenir gain de cause auprès de la direction de Vert Baudet. Nous appelons tous·tes les citoyen·nes à soutenir les salarié·es par leur présence et en faisant des dons à la caisse de soutien à la grève.
               
  • La justice à agir : La plainte déposée concernant le soupçon de tentative de l’entreprise Vert Baudet de casser la grève par le recours à des intérimaires doit être sérieusement et rapidement étudiée. Les révélations sur les violences subies par les grévistes ne peuvent rester impunies.
     
  • Un changement dans les politiques économiques : Dans un contexte de crise écologique et d’instabilité économique, il est crucial pour le monde économique d’aller vers des modèles durables. Le “toujours plus, plus vite et moins cher” ne peut plus être la règle, surtout quand il se fait au dépend des droits sociaux ici, et des droits humains et environnementaux ailleurs dans le monde. La relocalisation et la refondation des entreprises autour de leurs responsabilités sociales et environnementales doit devenir la norme.       

     

Karima CHOUIA et Emilie DUCOURANT,
porte-parole régionales d’Europe Ecologie Les Verts
Contact : npdc@eelv.fr