Vendredi 12 mai 2023, le Président Macron était en déplacement à Dunkerque dans le cadre des annonces sur la politique industrielle de la France. Au cœur d’un dispositif policier musclé visant à éloigner les casseroles et les manifestant·es, il a annoncé une longue série de projets industriels, présentés comme « verts », notamment l’implantation de deux usines de batteries électriques, promettant 20 000 emplois industriels nouveaux dans l’agglomération d’ici 2030.
Certes, la transition écologique passe sans aucun doute par des investissements ciblés dans des technologies qui permettent la substitution du charbon, du pétrole et du gaz par les énergies renouvelables, comme la production de batteries pour l’industrie automobile et le secteur électrique.
Cependant, le choix de ce site pose problème. La plupart des projets annoncés aujourd’hui demanderont de convertir des centaines d’hectares de terres agricoles en zones industrielles dans une région où l’artificialisation des sols est déjà élevée. Il est essentiel que les projets annoncés soient redimensionnés et développés sur des friches industrielles existantes à dépolluer, et non sur des terres agricoles.
Dunkerque est également une agglomération déjà fortement impactée par les pollutions atmosphériques et où les risques d’accidents industriels menacent la sécurité et la santé des habitants. 15 sites industriels sont aujourd’hui classés SEVESO, dont 13 dans la catégorie « seuil haut »; et la plupart sont menacés par la montée des eaux. Au-delà des méga-projets industriels, nous pouvons et devons aider les PME du territoire à décarboner leurs activités en investissant dans des filières d’avenir moins délocalisables, comme le recyclage des batteries.
Les écologistes de la région appellent le gouvernement, les élu·es du Dunkerquois et les entreprises impliquées à repenser les projets annoncés à l’aune de leur impact social et environnemental à l’échelle de l’agglomération. Nous serons mobilisé·es dans le cadre des consultations publiques pour proposer une autre vision de l’industrie de demain pour les Hauts-de-France.
Emilie Ducourant et Karima Chouïa, porte-parole EELV Nord-Pas-de-Calais