Depuis lundi, le Nord-Pas-de-Calais est en alerte pollution. Avec déjà huit jours d’alerte pollution depuis le début de l’année et des mesures prises a minima par le Préfet, la reconquête de la qualité de l’air est loin d’être engagée.
Huit jours d’alerte depuis le début de l’année, c’est autant que sur toute l’année 2021, c’est aussi deux fois plus qu’en 2019 sur la même période selon les données d’ATMO. La réponse du Préfet – réduction de la vitesse de 20 km sur les grands axes, interdiction des feux de végétaux à l’extérieur et de l’écobuage – n’est pas à la hauteur.
Elle est d’autant plus insuffisante que, en septembre 2021, l’OMS a revu à la baisse ses seuils de référence pour les principaux polluants atmosphériques, dont les particules fines PM10 et PM2,5 responsables du pic de pollution actuel. Et pour cause : les seuils réglementaires européens et français ne permettent pas de protéger notre santé, l’exposition tolérée à la pollution étant déjà dangereuse.
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Les seuils actuels ne permettent pas d’enrayer la mortalité due à la pollution, 4 600 décès prématurés dans le Nord-Pas-de-Calais par an, chiffre très certainement sous-estimé. Les timides réponses du Préfet ne le permettent pas non plus.
Pour Myriam Santhune : « La lutte contre la pollution de l’air est aussi un enjeu de justice sociale. Les principales victimes de la pollution sont les personnes les plus fragiles et celles qui y sont le plus exposées, souvent les plus défavorisées socialement. »
Pour Vincent Dhelin : « Nous attendons du Préfet qu’il mette en place la circulation différenciée dès le premier jour de seuil d’alerte et que la Région Hauts-de-France et la Métropole européenne de Lille déclenchent en conséquence la gratuité de leurs réseaux de transport en commun. »
La succession d’épisodes de pollution depuis le début de l’année, sans que les mesures les plus fermes soient prises, témoigne enfin du manque de prévention en matière de pollution, et ce dans tous les domaines.
Les écologistes demandent que le Préfet, mais aussi tous les niveaux institutionnels, prennent la mesure de ce problème de santé publique majeur que représente la pollution de l’air et agissent de façon plus volontariste pour prévenir les pics de pollution et en accélérer la fin lorsqu’ils surviennent.
Vincent Dhelin et Myriam Santhune, co-secrétaires EELV Nord-Pas-de-Calais
Contact : Pauline Ségard, Porte-parole d’EÉLV Nord-Pas-de-Calais.