2 EPR à Gravelines : non merci !

Fukushima. Vendredi 11 mars 2011. À la suite d’un séisme et un tsunami, les systèmes de refroidissement de la centrale de Fukushima tombent en panne, conduisant à la fusion du réacteur de Fukushima. Pourtant, les Japonais jugeaient leurs centrales sûres. Aujourd’hui, 11 ans après cette catastrophe, la France s’apprête à lancer la construction d’un nouveau réacteur nucléaire type EPR (Réacteur Pressurisé Européen) sur l’un des littoraux français les plus menacés par la submersion marine.

Tchernobyl. Un autre accident nucléaire majeur intervenu fin avril 1986 en Ukraine, et dont les conséquences sanitaires et environnementales se sont fait sentir jusqu’en France. Aujourd’hui, l’Europe entière tremble quand les troupes russes envahissent le site de cette catastrophe, où un sarcophage nous protège encore des conséquences de cette catastrophe. L’Europe entière tremble quand les troupes russes tirent sur les bâtiments de la centrale nucléaire de Zaporijjia avant de s’en emparer. L’Ukraine est la première zone de guerre nucléarisée.

Il existe nombre d’arguments pour ne pas construire de nouvelles centrales nucléaires en France : l’échec de la construction de l’EPR de Flamanville, toujours en cours après 13 ans et 19 milliards d’euros ; la durée de vie des déchets radioactifs – des centaines de milliers d’années – qu’on ne sait qu’enterrer ; la provenance des combustibles nucléaires – des zones à risque géopolitique comme le Niger, l’Ouzbékistan, la Russie – qui n’assurent pas du tout notre indépendance énergétique ; le coût de l’énergie nucléaire qui est désormais plus cher que celui des énergies renouvelables, la création d’emploi qui serait plus importante dans les énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments.

Mais s’il y a bien un argument contre la construction d’un EPR à Gravelines, c’est que nous ne savons pas du tout si nous serons en mesure d’assurer sa sécurité entre 2050 et 2100, lorsque le monde – et notre littoral – sera déstabilisé par le dérèglement climatique.

Alors que faire pour se passer des énergies fossiles et du gaz russe ? Les écologistes sont pragmatiques. Ils ne prônent pas la fermeture demain des centrales nucléaires existantes. Nous avons aujourd’hui besoin de consolider les capacités de gestion de ces centrales en mettant fin à la sous-traitance, en sécurisant les parcours professionnels et en mettant en place une filière du démantèlement pour fermer les réacteurs dès que possible. Ce que prônent les écologistes, ce sont des investissements massifs dans les énergies renouvelables, l’isolation des bâtiments, la sobriété et la performance énergétique, le développement du train et des transports en commun pour nous permettre de sortir progressivement de notre dépendance aux énergies fossiles et à l’uranium, tout en développement l’emploi et en faisant baisser nos factures énergétiques.

Parmi les scénarios de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) figure un scénario crédible de production d’électricité 100% renouvelable à horizon 2050. C’est celui -là que nous choisissons pour construire une énergie propre et sure, qui nous mette à l’abri des risques climatiques et géopolitiques. C’est celui-là qui nous permet de nous passer de l’idée dangereuse et contreproductive de lancer la construction d’une paire d’EPR à Gravelines.

Comité Jadot Nord-Pas de Calais :  Mathilde Bullot (Génération Ecologie), Nozha El Kassmi (Génération.s) ; Hélène Roche (EELV) ; Jérémie Crépel (EELV), Julien Lecaille (Génération Écologie)