Le naufrage de l’embarcation transportant une cinquantaine de personnes exilées aujourd’hui à Calais et ayant fait plus de 30 mort.e.s est l’insupportable nouvel épisode d’une série tragique qui dure depuis trop longtemps.
Pour Vincent Dhelin : « La semaine dernière, des personnes exilées étaient brutalement expulsées d’un refuge de fortune dans la zone d’activités de Grande-Synthe. Ce dimanche, des centaines de personnes défilaient à Paris pour s’indigner des conditions de survie des personnes exilées sur notre sol. Ce soir, ce sont des cadavres qui sont repêchés au large de Calais, le bilan s’étant fait plus lourd au cours des dernières heures. »
Pour Myriam Santhune : « Alors que plus de 300 personnes sont mortes depuis 1999 en tentant de traverser la Manche, combien faudra-t-il encore de morts pour qu’enfin on accueille dignement et qu’on offre des solutions en accord avec des personnes qui fuient un pays en guerre, une vie en péril, des extrémistes violents ou simplement une vie de misère ? »
Alors qu’un réseau de passeurs a été démantelé à Calais le 16 novembre dernier, cette tragédie nous rappelle durement que la répression des passeurs criminels ne peut être la seule réponse apportée à la détresse des personnes souhaitant rejoindre l’Angleterre.
Il est trop facile de ne dénoncer que la responsabilité des passeurs dans ce drame.
Le harcèlement que constitue les démantèlements quasi-quotidiens, la fermeture du centre d’accueil temporaire après quelques jours de service, et les manquements dans la distribution de nourriture sous contrôle des pouvoirs publics pousse les exilé.e.s à prendre tous les risques pour ne pas passer l’hiver dans l’enfer de Calais et se rendre au Royaume Uni.
Dès demain à la première heure, les autorités doivent accéder aux demandes des associations pour qu’elles puissent continuer leurs missions qui pallient les manquements de l’Etat.
Les écologistes défendent une politique d’accueil inconditionnelle et demandent la fin immédiate des accords du Touquet qui sous traitent à la France le contrôle de la frontière britannique. L’État ne peut persévérer dans une politique qui a maintes fois montré son inefficacité et son inhumanité.
EELV et EELV Nord-Pas-de-Calais ont toujours affirmé leur soutien et leur solidarité aux personnes exilées cherchant protection et vie nouvelle en Europe. Les écologistes appellent de nouveau l’État à un sursaut et à prendre ses responsabilités en matière d’accueil, d’accompagnement et de protection des personnes exilées, pour que cesse cette série noire.
Vincent Dhelin et Myriam Santhune, co-Secrétaires EELV Nord-Pas-de-Calais
Contact : Pauline Ségard, Porte-parole d’EÉLV Nord-Pas-de-Calais.