La Voix du Nord a rendu compte du plan « France 2030 » présenté par le Président-candidat, avec ses déclinaisons régionales. Avec des investissements de l’ordre de 30 milliards d’euros d’ici 2030, ce plan est un plan de saupoudrage.
EELV Nord-Pas-de-Calais affirme qu’il faudrait injecter bien plus de moyens pour mettre en œuvre une transition écologique répondant aux enjeux climatiques et de la biodiversité. Yannick Jadot propose un plan financé à 50 milliards par an. Alors que l’Agence Internationale de l’Énergie presse les États à s’engager dès maintenant bien plus fortement dans la transition énergétique, trop peu d’argent est consacré à des mesures qui peuvent être déployées ou amplifiées sans attendre, et par exemple :
– L’investissement massif dans la rénovation énergétique des logements, alors que de nombreux Français ne savent pas si et comment ils pourront se chauffer cet hiver ; nous retrouvons ce même immobilisme sur l’isolation thermique chez Monsieur Bertrand à la Région.
– Le soutien au rail, au renforcement de son maillage territorial par le maintien et le rétablissement de lignes, qui toucherait, dans notre Région comme en France, bien plus de personnes que l’avion bas carbone.
– Le soutien aux transports collectifs et aux modes actifs de déplacement…
Enfin, les projets présentés par le Président-Candidat Macron sont contestables, voire en contradiction avec les objectifs déclarés de défense du climat et de la biodiversité :
– Le soutien à une filière de « réacteurs nucléaires de petite taille », aveu d’échec de la filière EPR auquel Monsieur Bertrand croit encore, ne pourrait être opérationnel que dans une dizaine d’années, à un moment où nous aurons déjà gagné ou perdu la bataille pour maintenir l’évolution du climat au-dessous de +1,5°C. Le coût du nucléaire est plus élevé que les mesures pouvant déjà être prises pour la sobriété et l’efficacité énergétique et bien plus aussi que le coût des énergies renouvelables ! Nos voisins belges, sur une superficie équivalente à notre région, ont, l’an dernier, implanté 40 fois plus de panneaux photovoltaïques que ne l’a fait notre Région.
– Concernant les véhicules électriques, enjeu régional important, dans une contribution commune, la Fondation Hulot et la CFDT rappellent que : « Si le véhicule électrique est un levier essentiel pour décarboner les transports et réduire la pollution dans les zones denses, ce n’est ni la solution unique ni la solution parfaite ! Tout d’abord il n’existe pas de voiture propre, qui plus est quand elle est équipée d’une batterie : ce sont des matériaux, de l’énergie pour la produire et de l’électricité pour la faire rouler. ». Cette position rejoint celle que nous avons exprimée dans l’enquête publique sur l’usine de batteries prévue à Douvrin.
Cette contribution souligne que nos voitures doivent être aussi plus sobres, plus légères, et optimiser l’usage des métaux rares (par leur recyclage…). Le directeur de l’Agence Internationale de l’Énergie est encore plus direct : « Il ne suffit pas d’inciter à l’achat de véhicules électriques, il faut aussi taxer lourdement l’achat des SUV ! » (Le Monde du 14/10/21) .
– Le soutien du gouvernement à la filière du « rétrofit électrique », consistant à remplacer un moteur thermique par un électrique à batteries sur un véhicule ancien, solution peu coûteuse pour les usagers, ainsi qu’à la mise en œuvre d’une filière de recyclage de batteries électriques, est aussi insuffisant. Le développement de ces filières serait une opportunité pour notre Région et ses habitants.
– Nous dénonçons l’annonce de l’exploration des grands fonds marins, en contradiction avec les recommandations de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Cette « exploration » a un but évident : l’exploitation des minerais et métaux rares qui pourraient s’y trouver, au détriment de la faune des fonds marins et des océans, notre principale pompe à carbone. C’est une fuite en avant, alors que l’optimisation de l’usage de ces métaux peut et doit passer par l’économie circulaire, secteur industriel d’avenir pour notre région.
La France, et la Région Hauts-de-France en particulier, ont besoin d’une ambition et de moyens à la hauteur des enjeux plutôt que de poudre aux yeux qui ne nous permettra pas de respecter nos engagements internationaux.
Signataires :
Vincent Dhelin et Myriam Santhune, co-secrétaires EELV Nord-Pas-de-Calais
Contact :
Pauline Ségard, Porte-parole d’EÉLV Nord-Pas-de-Calais.