Bridgestone Béthune

Suite à l’annonce de la fermeture du site Bridgestone de Béthune, Europe Écologie Les Verts Nord-Pas-de-Calais  déplore les méthodes des grandes entreprises capitalistes et  regrette qu’une fois encore, les populations de l’ex bassin minier subissent les conséquences sociales d’une politique économique incapable d’anticiper la reconversion industrielle de notre région.

Hier, l’annonce de la fermeture du site industriel de Bridgestone à Béthune a plongé dans la détresse et l’incertitude plus de 800 salarié·e·s. EÉLV NPdC leur apporte évidemment tout le soutien qu’ils méritent. Nous n’avons de cesse de rejeter un système qui fait de l’humain une variable d’ajustement, et qui méprise à ce point celles et ceux qui, chaque jour, font déjà tant d’efforts. Bridgestone participe ainsi à une casse sociale qui touche durement les territoires du Nord et du Pas-de-Calais.

Pour Yannick Brohard, « le gouvernement et l’exécutif Bertrand sont à l’unisson dans la gesticulation médiatique et la réaction outrée, comme s’ils découvraient à cette occasion ce que le système capitaliste financier peut engendrer de cynisme et de morgue. Faut-il croire ces tartuffes qui n’ont jamais exigé que les sommes allouées au titre du CICE (1,8 million d’euros en 2018) et les nombreuses exonérations fiscales soient accompagnées d’une contre-partie sociale ou environnementale ? Avec cette affaire, c’est toute la politique du guichet, chère à Xavier Bertrand ou à Emmanuel Macron qui montre son inefficacité. »

Et pourtant, Katy Vuylsteker rappelle que « le Nord Pas-de-Calais est riche d’une tradition industrielle qui a jadis fait sa fierté. Alors que l’industrie automobile s’est vue en recours face au déclin des industries traditionnelles, elle subit aujourd’hui l’incurie des décideurs, le cynisme du système, et la concurrence internationale, tant et si bien que d’aucun s’interrogent aujourd’hui sur l’avenir de la filière automobile dans la région. En tout, ce sont 50000 employé·e·s qui sont menacé·e·s. » Et les mesures de mise sous respirateur artificiel souhaitées par celles et ceux qui pensent que l’on peut sauver cette industrie typique du XXème siècle, ne sont pas de nature à rassurer. Déjà, ceux qui rêvent de revenir sur les acquis sociaux et les chantres du « travailler (toujours) plus pour gagner (toujours) moins » se frottent les mains. Les ouvrier·ère·s du Béthunois ont suffisamment sacrifié leur santé, leur avenir et leur environnement pour être méprisé·e·s de la sorte.

De son côté, l’eurodéputée Karima Delli affirme au contraire « qu’une autre industrie automobile est possible, et que les volontés et les savoirs faire existent qui doivent faire émerger l’industrie automobile de demain ». Les enjeux des mobilités et des transports sont cruciaux et doivent guider les réflexions en s’appuyant sur les initiatives locales plutôt que sur un quelconque plan parisien. Loin des caricatures qui leur sont prêtées, les écologistes ont à cœur d’accompagner la transition du secteur automobile, non pas contre lui mais avec lui, dans le cadre d’une mutation écologique, économique et sociale de nos territoires et de nos industries.

Yannick BROHARD et Katy VUYLSTEKER

Secrétaires régionaux EÉLV NPdC