COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Dans la nuit du 9 au 10 avril, près de 100 000 m3 d’eau se sont déversés après la rupture d’une digue d’un bassin de décantation de la sucrerie à proximité de Thun-Saint-Martin, entraînant une véritable catastrophe écologique. Plusieurs tonnes de poissons ont été retrouvés asphyxiés dans les eaux de l’Escaut du fait de la saturation du milieu aquatique par les eaux de lavage de betteraves, essentiellement organiques. Nous pouvons hélas
craindre une atteinte bien plus grave et plus durable sur les milieux naturels et les écosystèmes à long terme.
A ce jour, alors que les effets de cette rupture ont pu être constatés jusqu’en Belgique, il nous semble primordial que la lumière soit faite sur les circonstances de cet incident.
L’enquête doit avoir lieu et se baser sur des analyses indépendantes. A ce titre, les seuls relevés de l’usine Tereos nous semblent insuffisants. De même, nous ne pouvons que regretter le fait qu’aucune alerte n’ait été lancée au moment des faits, empêchant les utorités françaises et belges de réagir rapidement. Cet incident est loin d’être banal et il doit être considéré comme le plus gros incident écologique depuis 20 ans.
C’est parce qu’il est important désormais de réagir, de sauver ce qui peut l’être et de prévenir ces risques pour le futur, que nous enjoignons les élus locaux, Maires de communes concernées, Conseillers Généraux, Conseillers Régionaux à se saisir des tribunaux afin qu’une enquête approfondie soit menée et qu’ils aient accès aux éléments de celle-ci.
II ne faut cependant pas attendre pour prévenir les risques. L’entreprise Tereos indiquait, suite à l’incident d’Escaudœuvres, qu’un plan de rénovation était en cours. Elle devra en effet procéder à une vérification de ses installations, afin d’éviter que cela se reproduise sur ses autres sites. De même, l’enquête devra se demander s’il y a eu ou non négligence. En tout cas, sachant qu’un problème du même type s’était produit en février (de l’eau lagunée s’était déversée dans un cours d’eau rejoignant le canal de l’Escaut), il aurait sans doute pu alerter davantage sur l’état général des bassins de décantation de l’usine.
Enfin, une question subsiste aujourd’hui quant à la présence ou non d’éléments polluants dans les résidus de betterave. Nous savons en effet que cette production est particulièrement polluante et il n’est pas certain que cela n’ait pas de conséquence à long terme sur les milieux aquatiques. La présence notamment d’ammoniaque et de nitrate du fait des eaux de lavage, est particulièrement inquiétante sur le long terme pour la faune
et la flore.
La préservation de notre patrimoine hydraulique et la sauvegarde de la biodiversité doivent être des priorités et il n’est plus tolérable en 2020 que les activités de l’industrie n’en tiennent pas davantage compte. Aucune économie ne doit être faite sur le dos des écosystèmes, il en va de leur préservation et de notre santé à tous.
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