COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Lille, le 21 février
A Offekerque, commune rurale située entre Calais et Dunkerque, un projet de ferme-usine existe qui verrait s’entasser près de 40 000 poulets de chair dans un poulailler industriel de 2000m2. Pire, les promoteurs de cette entreprise songent déjà à un deuxième poulailler de même nature. A terme, ce sont donc 310 000 volailles qui seront ainsi produites par an dans des structures fermées, puisqu’aucun enclos extérieur n’est prévu.
EÉLV Nord Pas-de-Calais dénonce fermement ce projet, qui pose de nombreux problèmes éthiques, sanitaires et économiques, et qui ne manque pas d’interroger sur notre modèle agricole.
Sur le plan éthique du bien-être animal, ce type de ferme-usine est catastrophique. Entasser 40 000 poulets dans un hangar clos de 2000 m2, c’est allouer à chaque animal une surface inférieure à celle d’une feuille de papier A3. Dans de telles conditions, les maladies et les mutilations sont inévitables pour ces animaux, qui en plus pataugeront dans leurs fientes sans jamais pouvoir fouler autre chose que le sol en béton qui leur est destiné.
Sur le plan sanitaire, les risques sont tout aussi grands. Pour les volailles bien sûr, à moins de les gaver d’antibiotiques, mais aussi pour les riverains, dont les plus proches habiteraient à moins de 150 m du poulailler. L’épandage prévu du lisier sur les communes alentours, dont certaines proches de zones Natura 2000 comme Oye-Plage, met directement en péril la qualité des nappes phréatiques, et sera source de fortes nuisances olfactives pour le millier d’habitant d’Offekerque.
Sur le plan économique, « ce projet de poulailler industriel va à l’encontre de l’élevage fermier, local, respectueux de l’environnement et des agriculteurs que les écologistes défendent, mais privilégie au contraire une production médiocre destinée au marché mondial », comme le rappelle Hélène Hardy, co-secrétaire régionale d’EÉLV Nord Pas-de-Calais.
Surtout, ce type de projet de poulailler industriel interroge notre modèle de société et son agriculture. Selon Yannick Brohard, co-secrétaire régional d’EÉLV Nord Pas-de-Calais, « au nom du profit et de la production de masse, ces agents de l’agriculture industrielle dénaturent l’activité agricole, contribuent au malaise des territoires ruraux, et participent à l’uniformisation des pratiques agricoles et de l’alimentation. A l’heure où les Français·es réclament de plus en plus de manger sainement, où les enquêtes à charge se multiplient sur le rôle mortifère des lobbies de l’agrobusiness, c’est une folie de permettre le développement de l’élevage concentrationnaire tel qu’envisagé à Offekerque ».
Yannick BROHARD et Hélène HARDY
Co-secrétaires régionaux d’ÉELV Nord Pas-de-Calais